ce: Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec
(FNEEQ-CSN)
(Québec, le 27 février 2003) – En négociation depuis plus de 10 mois afin de
renouveler leur convention collective qui est échue depuis le mois d’août 2001, les quelque 130
tutrices et tuteurs de la Téluq lancent un cri du cœur ! Depuis le mois de septembre 2002, les
négociations se déroulent en présence d’un conciliateur du ministère du Travail, et ce, à la
demande de l’employeur, sans véritables avancées. Le syndicat presse la directrice générale de la
Téluq, madame Anne Marrec, de dégager des mandats permettant à ses négociateurs d’en arriver à une
entente satisfaisante au plus tôt.
Sylvie Pelletier, présidente du syndicat des tutrices et des tuteurs, indique «avec
l’utilisation du courriel et des forums de discussions électroniques, les heures consacrées à
l’encadrement des étudiantes et des étudiants dans leurs cours ont considérablement augmenté. Au
surplus, le système de gestion des dossiers étudiants mis en place par l’administration de la Téluq
– automatisé à grands frais – s’avère dysfonctionnel, ce qui entraîne un alourdissement des tâches
administratives pour les tutrices et les tuteurs.» Ces changements technologiques ont par ailleurs
fait l’objet d’une sentence arbitrale rendue en août 2001 en faveur du syndicat qui obligeait
l’employeur en en négocier les termes avec le syndicat. L’administration de la Téluq a demandé une
révision judiciaire et nous sommes toujours en attente. Au cours des rencontres de négociation,
l’employeur persiste à nier la surcharge de travail malgré l’évidence et n’offre qu’une
compensation symbolique.
Force est de constater que pour la Téluq, les tutrices et les tuteurs sont des éléments
négligeables au sein de l’institution. Portant, «ce sont nous qui assumons l’encadrement
pédagogique et qui sommes en contact quotidien avec les étudiantes et les étudiants» signale Sylvie
Pelletier.
Quant à François Cyr, vice-président de la FNEEQ-CSN, il souligne «qu’il est temps que
l’employeur respecte ces acteurs de première ligne que sont les tutrices et les tuteurs, qui
interviennent auprès de milliers d’étudiants annuellement.»
Les tutrices et les tuteurs assument leurs frais de bureau, défraient en bonne partie leur
abonnement à l’internet haute vitesse ainsi que les coûts engendrés par l’impression des travaux
transmis par les étudiantes et les étudiants par courriel, etc. Ils exigent le juste remboursement
de ces frais, alors que la Téluq s’obstine à n’en rembourser qu’une partie. «L’enseignement à
distance est un secteur en pleine expansion. Notre rôle est primordial au sein de la
Télé-université. La valeur de notre travail ainsi que la reconnaissance de toutes les heures
consacrées à l’encadrement télématique doivent être pleinement reconnues. La convention collective
dont nous conviendrons doit y faire écho» ajoute Sylvie Pelletier.
Les conditions de travail des tutrices et des tuteurs sont bien en deçà des normes minimales
que l’on retrouve dans le réseau universitaire. La meilleure solution de rechange sera-t-elle de
cesser de faire du bénévolat ? Les tutrices et les tuteurs craignent que les positions de
l’employeur ne les forcent à s’y résoudre. Ils sont déterminés et solidaires face à la direction de
la Téluq.
«Nous ne voulons pas pénaliser les étudiantes et les étudiants. Nous espérons que nous
pourrons en arriver à une entente avec la direction. Mais le temps presse», conclut madame
Pelletier.
Les syndicats des 8000 chargé-es de cours des universités au Québec qui sont affiliées à la
FNEEQ-CSN ont les yeux tournés vers cette négociation et sont préoccupés par les conditions de
travail de leurs collègues, comme en témoigne la présence de leurs représentantes et représentants
à Québec aujourd’hui afin de manifester leur appui aux tutrices et aux tuteurs.
La FNEEQ-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur
au Québec.
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