Pour la FNEEQ-CSN et la FEESP-CSN: Pourquoi une nouvelle réforme à ce moment-ci?
En dévoilant aujourd’hui les pistes d’action pour le développement du réseau collégial public, la Fédération des cégeps propose ni plus ni moins qu’une nouvelle réforme du réseau collégial ! Plusieurs pistes d’action nécessitent des précisions et soulèvent des inquiétudes.
On entrevoit aujourd’hui le terme de la période d’implantation d’une réforme mise en œuvre en 1993 dans le réseau collégial public, réforme qui a eu des impacts majeurs. Il y aurait lieu de faire le bilan de la situation actuelle avant de procéder à de nouvelles modifications. Quels ont été les effets de la réforme depuis 1993 ? Pour la FNEEQ et la FEESP, il importe de consulter l’ensemble du personnel qui œuvre au collégial et d’effectuer une véritable consultation publique.
La mise en œuvre de la réforme, qui tire à sa fin, a nécessité beaucoup d’énergie de la part du personnel enseignant et du personnel de soutien des collèges. De plus, Pierre Patry, président de la FNEEQ-CSN, signale que «cette réforme s’est effectuée sous le couvert de fortes compressions budgétaires. En effet, le réseau a été amputé de 250 M $ de 1994 à 1999 et le niveau de réinvestissement n’a jamais compensé pour ces pertes». Le personnel du collégial a dû composer avec une réorganisation du travail, une décentralisation de la gestion, une révision des programmes et de la formation générale, etc.
Nous soulignons notre accord avec les orientations afin de valoriser la recherche au collégial, nous saluons le désir d’ouverture au monde et la volonté d’exercer la vigilance qui s’impose face à un éventuel accord de libre-échange des Amériques (ZLÉA) et ses effets sur l’enseignement supérieur, nous accueillons favorablement les intentions afin de hausser l’accès à l’éducation des adultes et nous sommes heureux de constater une volonté de favoriser l’intégration de la relève dans les collèges.
Par ailleurs, le document de la Fédération des cégeps soulève de grandes inquiétudes quant à la configuration même du réseau collégial. Notons entre autres : un plus grand assujettissement de la formation générale à la formation technique; les propositions relatives à des programmes techniques à durée variable; une réévaluation des conditions nécessaires à l’obtention du DEC; la volonté de développer la formation à distance ; l’introduction d’une plus grande flexibilité dans l’organisation scolaire, etc.
Il faut bien mesurer les conséquences de chacun de ces éléments.
Pour Marjolaine Côté, présidente du secteur soutien cégeps à la FEESP, «l’utilisation optimale des compétences de l’ensemble du personnel des cégeps nous semble déjà chose faite! Les négociations sectorielles en vue du renouvellement des conventions collectives qui s’amorceront cette année mettront un accent certain sur la nécessité d’ajouter des ressources, tant à l’enseignement, que dans le support à ce dernier.» Elle ajoute que les employé-es de soutien souhaitent se concentrer sur la qualité des services à rendre. Quant à Pierre Patry, il rappelle que la FNEEQ-CSN vient de convenir d’une entente au sujet de la restructuration salariale et des services professionnels rendus. Avec cette entente c’est la valorisation du travail des enseignantes et des enseignants ainsi que la lourdeur de leur tâche qui ont trouvé un écho favorable.
Enfin, madame Côté et monsieur Patry tiennent à appuyer la demande de financement supplémentaire, tout comme ils le réclament depuis plusieurs années. Ils revendiquent cependant ardemment que ce financement serve en grande partie à l’ajout de personnel, tant à l’enseignement qu’en appui à celui-ci.
La FNEEQ représente plus des deux tiers des professeur-es de cégep et la FEESP plus de 70 pour cent des employé-es de soutien du réseau collégial public. Elles sont des fédérations de la Confédération des syndicats nationaux qui compte plus de 50 000 membres dans le secteur de l’éducation.
Pour renseignements:
France Désaulniers
conseillère aux communications, FNEEQ-CSN
Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947