Réunis en assemblée générale le vendredi soir 18 octobre, les tutrices et les tuteurs de la Télé-université du Québec (Téluq) se sont prononcés à l’unanimité, à scrutin secret, en faveur de l’exercice des moyens de pression, pouvant aller jusqu’au déclenchement de grèves sporadiques au moment opportun.

Membres d’un syndicat affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), les quelque 130 tutrices et tuteurs de Téluq, dont la convention collective est venue à échéance en août 2001, tentent depuis avril dernier de conclure une entente satisfaisante avec leur employeur. Ces travailleuses et travailleurs oeuvrent à partir de leur domicile, ce qui rend d’autant plus difficile leur visibilité au sein de l’institution. Pourtant, ils sont les principaux intervenants auprès des étudiantes et des étudiants qui bénéficient de l’enseignement à distance offert par la Téluq.

Les négociations achoppent principalement sur la surcharge de travail engendrée par l’encadrement télématique introduit en cours de convention par l’employeur, sans l’accord du syndicat en ce qui a trait aux modalités d’application définitives. Les conditions de travail des tutrices et des tuteurs sont soumises à l’arbitraire de l’administration de la Téluq, qui prétend pouvoir les modifier à son gré, sans consultation, malgré un jugement arbitral d’août 2001 qui l’oblige à en négocier les termes avec le syndicat. Afin de se dérober à cette obligation, pourtant légitime, l’employeur a demandé la révision judiciaire de ce jugement à la Cour supérieure. Nous sommes en attente.

«Nous ne demandons pas d’augmentations de salaire au-delà de ce qui a été négocié et de ce qui se négocie dans le secteur public, mais la surcharge de travail que nous avons connue au cours des dernières années justifie notre demande de réajustement de rémunération», a expliqué la présidente du syndicat, Sylvie Pelletier.

Pédagogie
Ce personnel enseignant voudrait bien obtenir également la reconnaissance officielle de leur syndicat et de ses membres lors de la conception, l’élaboration, la refonte, la préparation, la révision des contenus de cours et des outils nécessaires à un enseignement de qualité en participant de plein droit aux instances pédagogiques et décisionnelles. Comme cela existe ailleurs dans le réseau de l’éducation.

Les négociations achoppent également sur d’autres points : libérations syndicales, congés de maladie, vacances, mécanismes d’assignation des étudiants, etc. Les tutrices et tuteurs assument leurs frais de bureau, défraient en bonne partie leur abonnement à l’internet haute vitesse et les coûts engendrés par l’impression des travaux des étudiantes et étudiants expédiés par courriel, etc. Ils exigent le remboursement intégral de ces frais.

«L’enseignement à distance va prendre de plus en plus d’importance dans l’avenir. Notre rôle doit être pleinement reconnu et cela doit se traduire dans la convention collective», a conclu Sylvie Pelletier.

Solidarité
Présent à l’assemblée générale, le vice-président de la FNEEQ-CSN, François Cyr, a assuré les membres du syndicat de «l’appui indéfectible» de son organisme pour développer la solidarité à leur endroit.

Les pourparlers se déroulent avec l’aide d’un conciliateur du ministère du Travail, à la demande de l’employeur, qui en a fait la requête dès le début de la négociation.

Téluq reçoit annuellement plus de 20 000 inscriptions à ses cours.

La prochaine rencontre de négociation est prévue les 31 octobre et 1er novembre.

Les tutrices et les tuteurs sont déterminés à sortir de l’ombre et à manifester leur

exaspération face à un employeur qui dépasse les bornes.

Pour renseignements :

France Désaulniers,

conseillère aux communications, FNEEQ-CSN

Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947