C’est sous le thème «Un nouveau défi» que se réunissent à Montréal plus de 200 représentantes et représentants d’associations et de syndicats d’enseignants des collèges et des universités du Québec, du Canada, des États-Unis et du Mexique.
Nous soulignons la participation de collègues mexicains pour la première fois. La question de la précarisation du travail dans l’enseignement supérieur en contexte de mondialisation sera l’un des points majeurs à l’ordre du jour.
C’est en 1996 que se rencontrent pour la première fois des enseignantes et des enseignants à statut précaire des États-Unis pour discuter et échanger au sujet des leurs conditions de travail. Réunis à nouveau en 1998, ils décident de former la Coalition of Contingent Academic Labor (COCAL).
L’idée de départ, explique Richard Moser de l’Association américaine des professeurs d’universités (AAUP), était de créer un réseau au sein duquel les militantes et les militants pourraient partager des informations et discuter de stratégies visant l’obtention de meilleures conditions de travail pour les enseignantes et enseignants à statut précaire. Il s’agissait également de développer un sentiment d’appartenance à un mouvement.
Depuis 1998, le mouvement prend de l’ampleur et COCAL regroupe aujourd’hui plus de 40 organisations représentant des enseignantes et des enseignants qui dispensent leurs cours dans les établissements postsecondaires au Québec, au Canada et aux États-Unis.
Quand on sait que dans les cégeps du Québec, ce sont près de 40 pour cent des cours réguliers qui sont dispensés par des enseignantes et des enseignants non-permanents et le pourcentage est encore plus élevé lorsqu’il s’agit de l’enseignement dispensé dans le secteur de la formation continue, il importe de convenir que ce mouvement est loin d’être marginal! précise Pierre Patry, président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). Pour François Cyr, vice-président de la FNEEQ, c’est une grande joie d’accueillir au Québec, le berceau du mouvement syndical des chargées et chargés de cours, nos collègues canadiens, américains et mexicains. On va se parler d’avenir, de nos luttes futures.
Au Canada, la proportion de cours dispensés par des enseignantes et enseignants à statut précaire dans les collèges et les universités est similaire à celle du Québec. «Un volet de notre action est orienté de façon à faire pression auprès du gouvernement pour que ses politiques et les fonds publics garantissent aux étudiantes et étudiants une éducation de qualité» souligne Vicky Smallman de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’universités (ACPPU).
Pour Maria Peluso, présidente de l’Association des professeures et professeurs à temps partiel de l’université Concordia (CUPFA) «l’organisation de la COCAL V à Montréal représente un travail préparatoire de près de neuf mois et représente une occasion unique pour les enseignantes et enseignants à statut précaire de faire entendre leur voix.»
Ce colloque d’envergure nord-américaine permettra aux enseignantes et enseignants de traiter des enjeux importants de l’enseignement supérieur. La mondialisation en éducation, la formation à distance, la liberté académique et la précarisation de l’emploi posent des défis importants, partout en Amérique du Nord. Comme le souligne Mme Peluso, «il importe de partager nos réflexions et nos solutions.»
Trop souvent, la précarisation du travail se développe au nom de la concurrence entre les personnes, les institutions, les régions et les économies. C’est à Montréal que les enseignantes et enseignants à statut précaire feront le point et établiront de nouvelles stratégies pour faire face au nouveau défi qui les attend.
Pour renseignements:
France Désaulniers
conseillère aux communications, FNEEQ-CSN
Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947