Dans un contexte d’incertitude marqué par la menace faite par le gouvernement du Québec de légiférer pour clore les négociations dans le secteur public, la FNEEQ-CSN et le Cartel FAC-FEC (CSQ) ont décidé de répondre par la négociation à leur table respective avec le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).
Au début de novembre, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), d’une part, et le Cartel de négociation constitué de la Fédération autonome du collégial (FAC) et de la fédération des enseignantes et des enseignants de cégep (FEC), d’autre part, annonçaient une collaboration accrue sur le plan de la négociation. Ils indiquent aujourd’hui leur volonté de relancer leurs négociations respectives à partir d’orientations communes sur la tâche. Chacune des équipes de négociation présente cette semaine de telles orientations, dans le cadre des discussions exploratoires qui se poursuivent actuellement.
Jusqu’à présent, les ouvertures du CPNC à chacune des tables se sont limitées à des admissions portant sur des aspects nouveaux des exigences du travail enseignant et touchant un nombre limité d’enseignantes et d’enseignants. Bien que chacune des composantes syndicales du personnel enseignant de cégep identifie des besoins criants en cette matière, c’est sur le plan de la tâche liée aux prestations de cours que les discussions sont laborieuses.
« Malgré des chiffres qui ne sont même pas contestés par la partie patronale, cette dernière s’entête à appeler évolution un alourdissement important de la tâche depuis 15 ans », tiennent à rappeler MM. Alain Dion et Mario Beauchemin, porte-parole du cartel FAC-FEC (CSQ) et Ronald Cameron, président de la FNEEQ-CSN. L’enseignement collégial a changé, les pressions vers la réussite des étudiantes et étudiants se sont accrues, comme les exigences qui s’exercent sur la qualité de l’enseignement supérieur en général, dans un contexte où déjà les réformes des années 90 avaient complexifié et alourdi le fardeau de travail. À cela se sont ajoutées de nombreuses compressions subies à tous les niveaux dans les collèges et une augmentation de la charge de travail reliée à l’introduction des nouvelles technologies.
Avec tout cela, la préparation et l’actualisation des cours sont devenues clairement plus lourdes, alors que, parallèlement, les cours différents donnés par un même enseignant sont devenus plus nombreux. Les corrections à
réaliser dans un même cours ont aussi augmenté. L’encadrement des étudiantes et étudiants est plus important, compte tenu de leurs besoins nouveaux, mais aussi des exigences de la discipline et des réalités affectant l’enseignement. L’implication de chaque enseignante et enseignant à des activités de planification et de coordination de l’enseignement est plus considérable.
À l’heure où la réussite d’études postsecondaires de la part d’un nombre croissant de jeunes au Québec est un défi, il est essentiel que le gouvernement du Québec envoie un message d’appui à l’ensemble du corps enseignant dans les cégeps qui agit en première ligne pour favoriser la réussite et assurer le soutien quotidien et l’encadrement des étudiantes et étudiants.
La FNEEQ-CSN représente 13 000 enseignantes et enseignants de cégep, répartis dans 35 syndicats. Le Cartel FAC-FEC (CSQ) regroupe près de 6 000 enseignantes et enseignants répartis dans 24 syndicats.