(Montréal, le 7 octobre 2005) – La Fédération nationale des enseignantes et des
enseignants du Québec (CSN) se réjouit de savoir que la nécessité d’une hausse des transferts
fédéraux en éducation postsecondaire pourrait se traduire par une demande commune des ministres de
l’Education, du Marché du travail et des Finances des provinces canadiennes, comme semblent
l’indiquer les discussions qui se sont tenues hier à Québec sous l’égide des premiers ministres
Charest et McGuinty.
Le sous-financement des réseaux universitaire et collégial au Québec est sans équivoque et
exige un investissement massif afin d’assurer l’accessibilité à l’enseignement supérieur.
Toutefois, la tendance à voir dans une telle hausse des transferts fédéraux une occasion pour les
gouvernements d’accentuer la compétition des établissements d’enseignement peut pervertir ce à quoi
ces sommes doivent être destinées. En effet, ce débat se déroule dans un contexte marqué entre
autres par une volonté partagée des gouvernements Charest et Martin de conditionner la hausse du
financement à des conditions ne visant qu’à renforcir la position concurrentielle de l’enseignement
supérieur au détriment de l’accessibilité.
“Nous soutiendrons toute avancée qui permette à l’état québécois d’avoir les moyens de
financer un réseau public d’enseignement supérieur”, affirme Ronald Cameron, président de la FNEEQ
(CSN). Mais ces sommes doivent servir l’intérêt public et non pas à accentuer la tendance à voir
dans l’enseignement postsecondaire une occasion d’affaire”, ajoute-t-il. C’est pourquoi la FNEEQ
(CSN) adhère totalement aux objectifs poursuivis par le Réseau pour une éducation publique, qui a
rendu publique une lettre ouverte au président du Conseil des ministres de l’éducation du Canada,
Jean-Marc Fournier, qui terminait son mandat avec la conférence. Cette lettre est signée par les
organisations québécoises et canadiennes suivantes : l’Association canadienne des professeures et
professeurs d’université, la Centrale des syndicats du Québec, la Confédération des syndicats
nationaux, le Congrès du travail du Canada, la Fédération étudiante universitaire du Québec, la
Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, la Fédération québécoise des professeures et
professeurs d’université et le Syndicat national des employé-es généraux et de la fonction
publique.
Dans le respect des juridictions provinciales en matière d’éducation, cette lettre ouverte
appelle les ministres provinciaux à s’engager publiquement à faire en sorte que la hausse des
transferts fédéraux servent les objectifs suivants : – permettre l’accessibilité des études
postsecondaires à toutes personnes qualifiées, sans obstacles d’ordre financier ou géographique; –
promouvoir un enseignement de qualité; – offrir un éventail de programmes d’études; – favoriser la
liberté d’enseignement qui assure l’autonomie pédagogique et intellectuelle des enseignantes et des
enseignants et qui soutient la recherche libre et indépendante; – soutenir la direction collégiale
et une gestion publique des établissements. Un tel engagement public permettrait de rassurer les
populations canadienne et québécoise quant à l’utilisation que pourront faire les provinces de ces
hausses du financement de l’éducation post-secondaire et de constituer une base de mobilisation qui
rencontre les intérêts de la population au Québec et au Canada. C’est ainsi que la FNEEQ (CSN) sera
du rendez-vous de la mobilisation entourant les enjeux concernant le financement de l’éducation
post-secondaire.
La FNEEQ (CSN) est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au
Québec. Elle regroupe la majorité des chargé-es de cours des universités ainsi que les deux-tiers
des enseignantes et des enseignants de cégeps. Renseignements: France Désaulniers, Information –
FNEEQ (CSN), (514) 219-2947