En tournée dans la région, le président de la FNEEQ-CSN, Pierre Patry, tient à interpeller le gouvernement québécois : il est urgent d’intervenir afin de soutenir le réseau collégial.
Bien sûr, nul ne niera le phénomène de déclin démographique qui affecte le Québec, et particulièrement les régions. À la diminution de la clientèle étudiante s’ajoutent les effets des modifications aux règles de financement des institutions et cela se traduit bien souvent par des fermetures de programmes. Les institutions sont placées devant une situation déchirante et doivent, afin de se soumettre aux règles de financement, éliminer des programmes. Moins de diversité dans les programmes favorise l’exode des jeunes vers les grands centres, moins de jeunes signifie moins de financement, bref un cercle bien vicieux!
Il importe de rappeler que le réseau de l’éducation a subi des compressions de près de 2 milliards de dollars de 1994 à 1999, dont 250 millions dans le réseau collégial, et que les sommes qui ont été réinjectées sont loin de combler les nombreux besoins exprimés par les milieux. Quant au réinvestissement récurrent de 60 millions $ prévu en 2002-2003 dans les cégeps, Pierre Patry souligne que de cette somme, 7 millions iront à la rationalisation, voire à la fermeture de programmes. Le réseau collégial représente la porte d’entrée aux institutions de l’enseignement supérieur.
Dans la région de Québec, les prévisions du ministère de l’Éducation annoncent d’ici à l’automne 2005 une diminution de la clientèle étudiante de 12,5%.
Au cégep de Lévis-Lauzon, plusieurs programmes sont en difficulté, notamment Techniques de génie chimique, logistique du transport et bureautique. Plusieurs programmes subissent également des baisses importantes (Sciences humaines, électro, Techniques administratives).
Au cégep de Limoilou, la diminution devrait atteindre 12,2%, deux programmes fonctionnent actuellement avec de faibles clientèles: Techniques de génie industriel et Bureautique. Par ailleurs, il est question de fermer une voie pré-universitaire, soit Lettres. Le campus de Charlesbourg afficherait quant à lui une diminution de clientèle de 20%, mais aucun programme ne semble en danger pour le moment.
Au cégep F.-X. Garneau, la diminution serait de l’ordre de 12,7%. Le ministère de l’Éducation impose une restriction à leurs inscriptions afin de restreindre la concurrence entre les collèges, comme c’est le cas également au campus St-Lawrence. Ce dernier devrait assumer une diminution de clientèle de 5,2%.
Même si le gouvernement semble montrer une volonté de donner un nouveau souffle aux régions, cela ne se traduit malheureusement pas dans les budgets qu’il alloue à l’éducation. C’est à la cohérence du gouvernement que nous en appelons. Si, comme il le dit, le développement local et régional lui importe et qu’il valorise le rôle des régions ressources, le prochain budget gouvernemental devra démontrer l’importance réelle accordée aux régions. Un réinvestissement plus marqué en éducation serait un choix social judicieux pour les jeunes et l’ensemble de la société québécoise. Il est remarquable de constater par ailleurs le rôle déterminant joué par les cégeps dans la vie culturelle, sociale et économique dans les régions, note Pierre Patry.
La FNEEQ (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec, regroupant plus de 14 000 enseignantes et enseignants de 34 cégeps, soit les deux tiers des profs de cégeps.
Pour renseignements:
France Désaulniers
conseillère aux communications, FNEEQ-CSN
Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947