La Coalition-cégeps, qui regroupe les étudiantes et les étudiants, les parents, le personnel enseignant, le personnel de soutien et le personnel professionnel des cégeps, tient à compter d’aujourd’hui un rassemblement de deux jours afin de dénoncer le sous-financement du réseau collégial.
L’urgence d’investir dans le réseau collégial
Depuis les réformes du début des années 90, visant à rehausser les exigences de l’enseignement pour relever les défis de la société du savoir, les cégeps sont intégrés à part entière dans l’enseignement supérieur. Or, au cours de cette même période où les besoins allaient croissant le réseau collégial connaissait les coupes budgétaires les plus importantes de son histoire: entre 1994 et 1998, le budget du réseau a été amputé de 260 millions de dollars.
Dans un tel contexte, les administrations des institutions d’enseignement supérieur sont tentées de développer d’autres sources de financement, comme en témoignent l’augmentation des frais afférents pour les services aux étudiants et la multiplication des offres de formations «payantes», par exemple. Les restrictions budgétaires génèrent par ailleurs un esprit de compétition malsain, poussant les établissements à une course d’effectifs qui dénature leur mission. Le personnel et les étudiants subissent ainsi les contrecoups des politiques gouvernementales québécoises et canadiennes, les uns, en voyant leur travail s’alourdir sans cesse et les autres, en s’endettant encore davantage. Le réseau collégial a donc un urgent besoin de réinvestissement et il faut le faire là où ça compte; dans les services directs aux étudiantes et aux étudiants. Une des pistes envisagées concernant le financement du réseau consiste à exiger du gouvernement fédéral l’augmentation des transferts fédéraux pour l’enseignement postsecondaire. Il doit ramener les montants de transferts, sans conditions aux provinces, à leur niveau de 1994-1995. L’augmentation des transferts fédéraux constitue une des avenues pour y arriver. Avec 43% des effectifs de l’enseignement postsecondaire en 2003-2004 et 40% des dépenses gouvernementales pour 2005-2006 au titre de l’enseignement supérieur, les cégeps sont au coeur de notre système d’enseignement. En ouverture, Guy Bourgeault, professeur titulaire au département d’études en éducation et d’administration de l’Université de Montréal exposera les motifs qui ont mené à la création des cégeps en 1967. Il tracera un portrait de leur évolution au sein de la société québécoise. Il suggérera quelques pistes pour que les cégeps soient en mesure de répondre aux défis posés par une société d’information et du savoir. Rappelons que monsieur Bourgeault est un témoin privilégié des travaux de la commission Parent.
Une déclaration, un engagement
Les quelque 300 personnes déléguées qui participeront à cet événement adopteront une déclaration exigeant un réinvestissement dans le réseau collégial afin d’en assurer le développement et l’intégrité ainsi que l’accès à des programmes diversifiés sur l’ensemble du territoire québécois.
Mise sur pied en octobre 2003, la Coalition-cégeps regroupe les associations étudiantes, les parents et l’ensemble du personnel qui oeuvre quotidiennement à favoriser la réussite des élèves: la Fédération des associations de parents des cégeps du Québec (FAP); la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE); la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ); la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ),la Fédération autonome du collégial (FAC), la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
– 30-