Le gouvernement de l’Ontario se prive d’une occasion d’améliorer les conditions d’enseignement à l’Université York en légiférant pour mettre fin à la grève des chargées et chargés de cours et des auxiliaires d’enseignement, selon Ronald Cameron, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (CSN). « Au lieu d’une loi spéciale, l’Ontario devrait trouver des solutions aux causes de la grève de la section locale 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique à l’Université York, a dit M. Cameron. Ces mêmes conditions sont d’ailleurs présentes dans les campus partout au Canada. »
Richard Hink, président de l’Association des étudiantes et étudiants diplômés employés de McGill (AEEDEM), note que les étudiantes et les étudiants dans les universités canadiennes reçoivent leur enseignement autant de chargés de cours ou d’autres étudiants travaillant comme auxiliaires d’enseignement que par des professeurs titulaires.
«Ces groupes sont devenus un bassin de cheap labour dans le secteur postsecondaire, a dit M. Hink. Pourtant, ils font le même travail que leurs homologues titulaires et ils méritent un meilleur traitement de leurs employeurs.»
L’AEEDEM, affiliée à la FNEEQ, représente les auxiliaires d’enseignement à l’Université McGill. Pendant 11 semaines, le printemps dernier, les 2000 membres du syndicat ont fait une grève pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
La vice-présidente de la FNEEQ, Marie Blais, constate que la situation à l’Université York est similaire à celle des campus du Québec, où un grand nombre de chargées et chargés de cours «temporaires» ont enseigné pendant 10 à 25 ans, sans sécurité d’emploi ou reconnaissance de leur contribution à l’université.
«Des gens qui passent leur carrière dans un seul établissement devraient bénéficier de conditions de travail stables et prévisibles, a-t-elle déclaré. S’il ne s’intéresse pas à ce problème, le gouvernement de l’Ontario ne réglera rien en s’ingérant dans le processus de négociation à l’Université York.»
Enfin, le syndicat de McGill dénonce la répression policière sauvage lors de la manifestation paisible des grévistes de York, mardi, à l’Assemblée législative ontarienne. «Les arrestations violentes de manifestantes et de manifestants calmes et pacifiques sont le miroir de l’arrogance démontrée par l’administration de l’Université York envers ses employés lors de ces négociations. Avec la complicité du gouvernement ontarien, l’employeur a démontré de la mauvaise foi depuis le début de ce conflit», a commenté Richard Hink.
M. Hink observe que l’Université York a choisi d’interrompre tous les cours – et non pas seulement ceux dispensés par les chargés de cours ou par les auxiliaires de l’enseignement – quand la grève a été déclenchée, il y a 12 semaines. «Encore une fois, une administration universitaire sévit contre les étudiants pour faire pression sur ses employés», a commenté Richard Hink.