Dans une publicité parue dans Le Devoir et La Presse du 27 mars 2010, la direction de l’Université de Montréal avance que la taille des groupes-cours n’a pas augmenté depuis 2001.
Or, les données publiées par le Bureau de recherche institutionnelle (BRI), un service d’études et de statistiques interne de l’Université, contredisent ce que la direction de l’Université avance. Le nombre d’étudiants moyen par groupe-cours au 1er cycle était de 41,8 en 2002-2003. Les données 2008-2009 montrent que le nombre moyen d’étudiants par groupe-cours est maintenant de 43,7, soit une augmentation moyenne de 4,5% par cours au 1er cycle en 6 ans.
Si certaines unités ont un ratio nettement amélioré, les nouvelles ne sont pas bonnes dans beaucoup d’autres départements. Par exemple, entre 2002 et 2008, la taille moyenne d’un groupe-cours au 1er cycle est passée de 16 à 30 étudiants en musique, de 31 à 50 en urbanisme, de 20 à 34 en architecture du paysage, de 46 à 65 en géographie, de 78 à 95 en psychologie, de 35 à 49 en linguistique, de 38 à 54 en bibliothéconomie, de 41 à 58 en sociologie et de 67 à 88 en sciences économiques. En outre, les hausses d’effectifs étudiants n’ont pas été accompagnées d’augmentations des budgets d’auxiliaires d’enseignement.
Par ailleurs, un sondage réalisé en 2008 par une firme indépendante auprès des chargées et chargés de cours révèle que 50% d’entre eux ont observé une augmentation de la taille des groupes-cours dont ils avaient la charge dans les 5 dernières années. Seuls 28 % d’entre eux ont déclaré avoir eu accès à des auxiliaires d’enseignement et 42 % ont constaté une diminution du soutien offert en termes d’auxiliariat dans les 5 dernières années.
Pour les professeurs, la taille des groupes-cours se fait sentir avec beaucoup d’acuité aux cycles supérieurs (maîtrise et doctorat). À l’échelle de l’Université, la taille moyenne des séminaires y est passée de 14,9 en 2002-2003 à 16,4 étudiants en 2008-2009, soit une augmentation de 10%. Encore une fois, les hausses sont variables. Si certaines facultés sont dans l’ensemble relativement épargnées, il en va tout autrement dans d’autres facultés. Par exemple, à la Faculté de l’aménagement, les inscriptions nouvelles aux cycles supérieurs sont passées de 180 étudiants en 2005-2006 à 240 en 2009-2010. À la Faculté de droit, on est passé de 313 à 383 inscriptions nouvelles pendant la même période. À la Faculté de médecine, on est passé de 917 à 1 158 étudiants. En sciences infirmières, on est passé de 127 à 164 inscriptions nouvelles.
Les hausses des effectifs étudiants des dernières années ont donc entraîné des tâches d’encadrement accrues et des séminaires bondés. Cela a des effets pervers sur la formation et la recherche. Le gel de l’embauche en 2009 n’a fait qu’accentuer les problèmes. En effet, la hausse de 1 700 étudiants inscrits à temps complet à l’automne 2009 n’a pas été accompagnée d’une hausse dans les effectifs professoraux. Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) prévoit d’ailleurs une hausse d’au moins 400 étudiants par année jusqu’en 2014.
Dans les faits, la taille des groupes-cours augmente de façon générale à l’Université de Montréal et de façon particulièrement aiguë dans certaines unités. Les chargé-es de cours et les professeur-es sont tout particulièrement touchés par cette réalité et ne bénéficient pas du soutien approprié pour gérer cette augmentation. Voilà la réalité à l’Université de Montréal, sur le terrain, dans les classes.
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Cosignataires: les Exécutifs du SCCCUM et du SGPUM
Renseignements:
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Michel Seymour, secrétaire du SGPUM
514 770-2845 (cellulaire) ou 514 343-6636 (SGPUM)