Sans contrat de travail depuis près de six mois et après une vingtième rencontre de nĂ©gociation qui, une fois de plus, n’a dĂ©bouchĂ© sur rien concret en ce qui concerne leurs principales demandes, les chargĂ©es et chargĂ©s de cours de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al en sont venus Ă la conclusion que le seul moyen de faire avancer cette nĂ©gociation Ă©tait de recourir Ă la grève gĂ©nĂ©rale illimitĂ©e. Jusqu’Ă maintenant ils avaient eu recours Ă deux demi-journĂ©es et Ă une journĂ©e complète de grève dans l’espoir de faire dĂ©bloquer les pourparlers. La rencontre de cet avant-midi Ă©tait la 6e en prĂ©sence d’un conciliateur.
ConformĂ©ment au mandat qu’il a reçu de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, le 31 janvier, le conseil exĂ©cutif du syndicat (SCCCUM–FNEEQ–CSN) a dĂ©cidĂ©, ce midi, de dĂ©clencher la grève dès 13h, le mercredi 24 fĂ©vrier.
«Ce n’est pas de gaietĂ© de cĹ“ur que nous en sommes venus Ă cette dĂ©cision, explique le prĂ©sident du syndicat, Francis LagacĂ©, mais c’est le seul moyen dont nous disposons pour inciter l’administration Ă faire preuve d’ouverture face Ă nos demandes lĂ©gitimes, qui ont Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©es en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Ces revendications tiennent compte de la qualitĂ© de l’enseignement pour les Ă©tudiants et reflètent notre volontĂ© de nous faire respecter, ce qui n’est pas le cas prĂ©sentement.»
Le syndicat est disponible pour négocier
Le prĂ©sident du syndicat spĂ©cifie: «Aucune sĂ©ance de nĂ©gociation n’est prĂ©vue d’ici le 8 mars, mais nous exhortons l’employeur Ă faire preuve de bonne volontĂ© en ajoutant, le plus rapidement possible, des journĂ©es supplĂ©mentaires. Quant au syndicat, il est ouvert Ă d’autres rencontres pour faire avancer la nĂ©gociation et faire en sorte que les cours reprennent le plus rapidement possible.»
Les 2 433 chargĂ©es et chargĂ©s de cours de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al donnent 50 % des cours au premier cycle (Ă l’exclusion de la mĂ©decine), mais leur salaire ne reprĂ©sente mĂŞme pas 5% de la masse salariale de l’institution. QualifiĂ©s, consciencieux et passionnĂ©s, ils sont en fait une vraie aubaine pour l’institution, qui refuse de les reconnaĂ®tre Ă leur juste valeur.
Les principales demandes des chargées et chargés de cours concernent:
- la taille des groupes-cours, qui croît sans cesse, ce qui a une incidence sur la qualité de la relation pédagogique, tout en augmentant considérablement la tâche des enseignants;
- le rattrapage salarial puisque leur rémunération est inférieure à celle des chargées et chargés de cours des autres universités québécoises;
- l’accès au travail en attribuant deux cours, au premier tour, aux personnes en simple emploi, ce qui offre un meilleur soutien Ă la catĂ©gorie la plus prĂ©caire;
- un meilleur accès Ă la prime de dĂ©part Ă la retraite puisque, actuellement, une personne chargĂ©e de cours qui donne trois cours par annĂ©e devrait enseigner pendant 42 ans avant d’y avoir droit.
Évidemment, il est hors de question pour le syndicat d’accepter que l’UniversitĂ© puisse, comme elle le demande:
- ne plus reconnaĂ®tre comme des enseignants les accompagnateurs et coachs de la FacultĂ© de musique, avec la consĂ©quence qu’ils ne disposeraient plus des mĂŞmes avantages que les chargĂ©s de cours (entre autres, intĂ©gration et perfectionnement);
- annuler la moitiĂ© des points au premier dĂ©sistement et faire perdre l’emploi au deuxième dĂ©sistement;
- diminuer l’offre de cours aux syndiquĂ©-es du SCCCUM en retirant la limite du nombre de cours donnĂ©s par les professeurs retraitĂ©s;
- augmenter la durĂ©e de la pĂ©riode d’essai (probation) de 3 Ă 6 cours.
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Renseignements:
Benoit Aubry, Service des communications de la CSN
514 704-3297 (cellulaire)