Réunis en assemblée générale le lundi 30 août 2021, la soixantaine de membres du corps professoral du collège Esther-Blondin se sont prononcés à 98% en faveur d’un mandat de cinq jours de grève à être utilisés au moment jugé opportun.
Après une dizaine de séances de rencontres avec l’employeur, la négociation est actuellement dans l’impasse et achoppe sur des enjeux cruciaux qui ont un impact important sur la qualité des services offerts aux élèves. La lourdeur de la tâche ne fait qu’augmenter au collège alors que le programme sports-études croît en popularité. « On nous demande d’enseigner les notions en moins de périodes. Pour avoir un horaire hebdomadaire complet, les enseignantes et les enseignants doivent donc accepter de donner des cours additionnels dans d’autres matières. Préparation, suivis et corrections se multiplient, au détriment du service direct aux élèves », dénonce Gilbert Melançon, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Esther-Blondin. Le syndicat réclame d’ailleurs plus de temps pour accomplir toutes les tâches, au profit des élèves.
Cette réalité, tout comme les ratios profs / élèves, a été abordée en négociation. Mais, les vis-à-vis patronaux, qui en appellent maintenant à un conciliateur, ne semblent pas détenir de mandat clair pour négocier. Le syndicat se bute à la même résistance lorsque vient le temps de discuter de l’impact des nombreux élèves à besoins spéciaux qui détiennent un plan d’intervention (PI). Leur nombre a plus que doublé depuis l’année scolaire 2014-15. « Dans tous les collèges privés, incluant au Collège Esther-Blondin, les parents d’enfants nécessitant un PI font le sacrifice de payer pour obtenir des services personnalisés. Cela implique du temps pour que les enseignantes et les enseignants puissent bien analyser et répondre aux besoins », précise Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, responsable du regroupement privé (FNEEQ–CSN).
« Les familles de Lanaudière connaissent la réputation et le dévouement du personnel enseignant du Collège Esther-Blondin, qui font sa renommée. C’est parce que nous avons à cœur la formation des 1200 élèves que nous luttons actuellement. En ce sens, nous souhaitons limiter au minimum l’impact de nos moyens de pression à venir sur la vie des parents et des enfants », conclut la présidente du Conseil central de Lanaudière (CCL–CSN), Patricia Rivest.
Sans convention collective depuis le 30 juin 2020, le syndicat demande au conseil d’administration du collège d’octroyer les mandats nécessaires au comité patronal de négociation pour régler à la satisfaction des parties.