En plein dernier droit de l’année scolaire, les enseignantes et enseignants du collège Jean de la Mennais tiennent aujourd’hui, pour une seconde journée consécutive, une demi-journée de grève afin de protester contre l’offre inacceptable et la rigidité de leur employeur.
« La proposition qui nous a été faite par le collège est dérisoire, a dénoncé le président du syndicat, Mathieu Boutin. À titre d’exemple, alors que nous demandons une réduction de la tâche éducative au secondaire de deux heures par cycle pour être en mesure de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage, on nous propose de réduire cette tâche de plus ou moins 15 minutes, soit une réduction de moins de 2 minutes par jour de travail la première année et de moins de 38 secondes supplémentaires par jour de travail, les années subséquentes ! », souligne-t-il.
« Nous estimons que le fait d’avoir une tâche de deux heures de plus en moyenne que les enseignants des autres collèges comparables équivaut, pour un grand nombre d’enseignants, à avoir un groupe de plus à qui enseigner, avec ce que ça comporte sur le plan de la préparation des cours et des examens, de la correction, du suivi et du soutien aux élèves. C’est énorme ! », s’exclame encore Mathieu Boutin.
Des considérations purement financières
« L’offre de l’employeur ne se justifie par aucune raison pédagogique, en fait, elle ne semble se baser que sur des considérations financières. Et pourtant, l’année dernière seulement, il a réalisé des profits de plus de 415 000 $ ! Qu’attend-il pour en faire bénéficier les enseignantes et enseignants qu’il embauche et les élèves du collège par le fait même ? », a pour sa part lancé la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.
Non seulement l’employeur refuse-t-il de répondre sérieusement aux principales demandes syndicales, mais, en plus, il demande des reculs aux enseignantes et enseignants, dont le retrait de la clause d’indexation des assurances qui les obligerait à assumer chaque nouvelle augmentation. « La balle est dans le camp du collège. La partie patronale connaît nos priorités et nous demandons qu’elle revienne à la table de négociation, jeudi, avec des propositions qui répondent à nos objectifs, sans quoi elle devra vivre avec nos moyens de pression », a renchéri Mathieu Boutin.
Le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec FNEEQ–CSN, Léandre Lapointe, a finalement conclu : « L’employeur manque de considération envers celles et ceux qui permettent au collège de se classer parmi les établissements d’excellence au Québec. Il a choisi le profit au lieu de choisir les enseignantes et enseignants, et ces derniers doivent accepter la surcharge pour maintenir la bonne réputation du collège. Qu’il soit assuré que la CSN sera toujours là pour appuyer ses membres. »