La convention collective entre les chargés de cours et l’UQAC est échue depuis le 31 décembre 2016. La partie patronale vient finalement de déposer ses demandes. Réunis en assemblée générale spéciale, les chargés de cours en ont pris connaissance.
Mais avant de faire connaître les demandes patronales, M. Richard Perreault, président du Syndicat des chargés de cours de l’UQAC (membre de la FNEEQ-CSN), a tenu à revenir sur le processus du dépôt patronal, compte tenu de l’intérêt qu’il présente pour saisir les intentions réelles de l’administration de l’UQAC concernant ses chargés de cours.
- Un dépôt patronal à double détente
Premier volet
Le dépôt syndical (fait le 23 février 2017) était essentiellement concentré sur quelques enjeux alors que le nouveau doyen des affaires départementales, M. Erick Chamberland, a procédé à un dépôt patronal qui remet en question rien de moins que l’ensemble des acquis syndicaux des 30 dernières années.
Un dépôt fleuve de plus de 164 pages qui remet en question presque tous les acquis : perte de la reconnaissance des compétences acquises, perte de l’ancienneté, renonciation aux frais de déplacement, abolition graduelle de la prime de départ à la retraite, abolition du pointage pour la participation aux conseils de module, coupe importante dans les enveloppes d’intégration et de perfectionnement, coupe de moitié des libérations syndicales, resserrement des processus d’évaluation, réduction du nombre de locaux mis à la disposition des chargés de cours, etc.
«Moi qui ai participé à toutes les négociations des chargés de cours de ces trente dernières années, je n’ai jamais vu dépôt patronal aussi régressif, même venant des administrations les moins sympathiques aux chargés de cours» a ajouté M. Perreault à ses membres.
- Perreault a informé l’assemblée qu’il avait donc rappelé aux représentants patronaux que la nouvelle rectrice de l’UQAC, Mme Nicole Bouchard, avait expressément souhaité que les négociations avec les chargés de cours soient conclues rapidement et si possible, même avant la fin de l’année. «J’ai prévenu nos vis-à-vis patronaux qu’avec le dépôt qu’ils venaient de faire, il y avait là le menu pour plusieurs mois, si ce n’est plusieurs années de travail devant nous» a précisé M. Perreault.
Second volet
Est-ce la prise de conscience du caractère outrageusement excessif de leur dépôt, ou un rappel à l’ordre venu d’en haut, ou les multiples questions de clarification apparemment «irritantes» qui leur ont été posées lors du dépôt patronal, ou les trois éléments combinés qui ont ramené les représentants patronaux à la raison? Nous ne le savons pas! Mais le fait est que quelque temps après ce dépôt mammouth, ces derniers réduisaient spectaculairement leurs demandes à trois problématiques principales assorties de diverses solutions.
« NON aux solutions proposées », telle fut la réponse des chargés de cours.
Les trois problématiques soumises et les solutions proposées par la partie patronale sont les suivantes :
- Le retard de l’UQAC quant au développement de la formation à distance. L’administration compte le combler en allant chercher les fonds nécessaires au développement de la formation à distance dans le fonds d’intégration et le fonds de perfectionnement des chargés de cours.
- L’importance des frais de déplacement. L’administration compte diminuer les coûts des frais de déplacement en instaurant une priorité d’embauche régionale plutôt qu’exclusivement basée sur l’ancienneté.
- La nécessité de travailler au maintien et au développement de certains programmes d’études existants ou en développement. Une problématique qu’elle compte résoudre en fractionnant chaque activité d’enseignement désignée, en diverses compétences, ce qui signifierait qu’un même cours étant fractionné en plusieurs parties, chacune d’elles serait enseignée par un chargé de cours différent rémunéré au prorata de sa participation à ce cours.
Les chargés de cours ont unanimement rejeté ces solutions, mais ont néanmoins donné le mandat à leur comité de négociation de proposer des alternatives qui rejoignent les préoccupations patronales tout en préservant les acquis des chargés de cours.
- Un futur incertain
Le président du syndicat a cependant tenu à faire cette mise en garde importante sur le déroulement appréhendé de la négociation: «Les représentants de l’UQAC n’ont pas abandonné leur projet de démolir des pans entiers de la convention collective des chargés de cours comme l’indiquait leur projet initial» a prévenu M. Perreault: «Ils ont au contraire élevé ce projet au rang d’épée de Damoclès dont ils useraient sans hésitation si les objectifs concernant les trois enjeux et solutions qu’ils nous ont présentés ne sont pas atteints.» Il a terminé par ces mots « Nous ne devons pas oublier que nous avons affaire à des personnes qui n’ont aucune perspective historique de la démarche des chargés de cours puisqu’il s’agit d’une toute nouvelle administration. Et pire encore, ils ne semblent pas intéressés à la connaître et à la respecter. Nous devons certes espérer que tout aille bien, mais nous devons dans le même souffle nous préparer activement au cas où les choses tourneraient mal »
Et c’est précisément dans cet esprit que l’assemblée générale s’est terminée par la mise en place d’un comité de mobilisation sans précédent, auquel s’est adjoint un conseiller à la mobilisation du conseil central de la CSN/Saguenay.
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Note : en annexe, la liste des demandes syndicales…
Pour information:
Richard Perreault
418 545-5382