Après avoir été ébranlés par la décision du Tribunal administratif du travail (TAT) qui a reconnu le harcèlement psychologique exercé par la direction à l’égard d’un cadre, les employé-es du Cégep de Lévis-Lauzon pourraient devoir se plier à un exercice de diagnostic organisationnel comme s’ils étaient la source du problème. Les syndicats des personnels enseignant, professionnel et de soutien dénoncent cet amalgame odieux, d’autant plus qu’il a été véhiculé dans l’ensemble des communications du Collège.
«Nos membres se sont sentis attaqués injustement par la position de la présidente du CA de nous faire porter le blâme de comportements provenant de la haute direction. C’est en effet ajouter l’insulte à l’injure. Les décisions du Conseil d’administration ont été extrêmement mal reçues dans la communauté. J’aimerais ajouter que les administrateurs employés qui sont représentants au CA ont été exclus de ces prises de position. Le Conseil doit revenir sur ce diagnostic organisationnel, assumer ses responsabilités et rendre responsables les réelles personnes condamnées dans le jugement. Quel traitement aurait subi un employé qui aurait été accusé du même comportement à la suite d’un jugement semblable?» s’indigne Yves Hallé, président du Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis‑Lauzon (FEESP-CSN).
Pour les syndicats, ce blâme que le Conseil d’administration fait porter, à tort, sur les employé‑es arrive au pire moment alors que la session d’hiver se termine dans des conditions plus que difficiles à cause de la COVID-19. «Nous sommes en train de terminer une session à bout de bras. Est-ce la façon dont nous reconnaissons l’ensemble des employé‑es pour tout le travail qu’elles et ils ont accompli ? Notre énergie et celle du Conseil d’administration doivent être mises sur une seule priorité : planifier et réaliser la prochaine session. Nous imposer une enquête sur le climat organisationnel, à distance, dans le contexte actuel, en a choqué plus d’un. Affirmer que nous avons la volonté, le temps et les ressources pour mener une telle enquête est révoltant. Visiblement, nous n’avons pas les mêmes priorités», affirme Marie-Pierre Gagné, présidente du Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Lévis-Lauzon (FNEEQ-CSN).
Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) est consterné et inquiet que la direction et le conseil d’administration du Cégep de Lévis-Lauzon fassent porter le fardeau des problèmes de l’institution sur le personnel. De ne pas avoir sanctionné ni même blâmé la directrice générale tend à démontrer que la direction du cégep veut balayer les problèmes sous le tapis, comme en témoigne sa demande de révision judiciaire. «Nous ne pouvons que déplorer et nous indigner d’un tel comportement qui contribue à perpétuer un climat toxique au sein de l’institution», dénonce Line Lamarre, présidente du SPGQ.
«Des membres du Conseil d’administration mettent de l’huile sur le feu. Si leur objectif est de laisser tomber la poussière durant l’été, ils devront s’attendre à un automne chaud. S’ils persistent dans la confrontation, nous serons là pour épauler les employé‑es. Toutes les ressources du conseil central seront mobilisées, et ce n’est pas peu dire», conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
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Source: Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN
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