Le 29 octobre dernier, la direction du Cégep de Thetford a annoncé la fermeture du programme de Technologie de l’électronique industrielle. L’annonce a pris par surprise le personnel enseignant, qui se démène depuis des décennies afin que ce dernier réponde adéquatement aux besoins des entreprises de la région. Pour le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Thetford, cette décision est inacceptable et s’appuie sur des arguments nébuleux.
« Le département a de la difficulté à encaisser le coup et avec raison ! L’équipe se dévoue corps et âme depuis plus d’une décennie à l’actualisation de leur programme dans un contexte de recrutement difficile, sans parler de l’actuelle pandémie, qui complexifie et alourdit leur tâche. Nous nous opposons donc à la démarche imposée par la direction », mentionne Pascal Binet, président du syndicat.
« Couper dans les programmes, même quand ceux-ci ont de petites cohortes, c’est mettre en péril la viabilité du cégep puisque ce dernier devient ainsi moins attrayant. La direction ne devrait pas oublier, particulièrement en cette période de décroissance démographique dans la région, que le financement est en bonne partie lié au nombre d’étudiantes et d’étudiants que l’établissement accueille », ajoute Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
La proposition de la direction sera soumise aux membres du conseil d’administration à la fin du mois de novembre. Si elle est entérinée sans une réelle analyse des impacts et sans véritable consultation des instances officielles, elle pourrait avoir des conséquences sérieuses à court et moyen terme sur la disponibilité d’une main-d’œuvre spécialisée dans la région.
« Ce n’est pas la première fois que les enseignantes et enseignants ont dû dénoncer des décisions de la direction qui menacent la pérennité de l’établissement et les services dispensés. Elle oublie que le Cégep de Thetford est le seul établissement d’enseignement supérieur à s’assurer que les entreprises de la région puissent compter sur des travailleuses et des travailleurs qualifiés. Il s’avère irresponsable d’abandonner une offre de formation dans le secteur technique lorsqu’on sait qu’elle agit comme un catalyseur du développement économique », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
D’ici la réunion du conseil d’administration, le syndicat entreprendra les démarches nécessaires pour démontrer l’importance du programme, et appuiera les enseignantes et les enseignants ainsi que les étudiantes et les étudiants affectés par la décision.