Le 21 avril dernier, en collaboration avec un groupe local d’action étudiante (le CALEB), devait se tenir une activité de sensibilisation et d’appui à la lutte du peuple palestinien au cégep Bois-de-Boulogne. Bien que l’activité ait été annoncée deux semaines à l’avance, ce n’est que le mercredi précédant sa tenue que l’administration du collège s’est manifestée en publiant un communiqué pour empêcher l’activité. Les motifs invoqués par l’administration étaient que l’événement en solidarité avec le peuple palestinien se tenait le même jour que la Pâques juive, et qu’aucun-e invité-e ne représentait le point de vue antagoniste. Malgré les tentatives du collège, l’activité s’est quand même tenue à l’extérieur devant une soixantaine de personnes.
À la demande des groupes impliqués dans l’activité, dont l’ASSÉ et TADAMON!, la FNEEQ a appuyé la contestation faite par le groupe étudiant CALEB, que nous considérons comme un geste qui porte atteinte à la liberté de ce groupe d’exprimer son point de vue de la manière la plus complète.
Premièrement, le fait de lier les enjeux du conflit israélo-palestinien à une simple question de religion est très réducteur. Pour nous, il est clair que la solution à ce conflit réside dans la volonté internationale de régler une situation particulièrement injuste sur le terrain. Les accrocs au droit international, à la convention de Genève, le manque de transparence des politiques du gouvernement d’Israël s’il en est, sont autant de raisons qui justifient un mouvement large de solidarité internationale pour les Palestiniens. À la FNEEQ nous en sommes!
De plus, le débat sur cette question n’en est plus un de pour ou de contre. Nous ne croyons plus que l’information et la sensibilisation à ce conflit passe par des débats contradictoires où les deux camps présentent leurs points de vue dans un contexte bien établi. Nous laissons le soin aux médias traditionnels de présenter une information dite «équilibrée». Dans ce conflit, il n’y a pas d’équilibre. Il y a d’une part un occupant militaire bénéficiant d’aide internationale se chiffrant en milliards de dollars et d’autre part une population occupée, affamée, entassée et présentant une des pires situations économiques au monde.
L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) a adopté récemment une résolution de boycott, de désinvestissement et de sanctions à l’endroit de l’État d’Israël. C’est dans le cadre des activités de sensibilisation initiées par les associations locales affiliées à l’ASSÉ que cette activité s’est tenue au cégep Bois-de-Boulogne. Le groupe Tadamon!, qui signifie «solidarité» en arabe, travaille avec l’ASSÉ à cette campagne.
Rappelons qu’en novembre dernier, la FNEEQ publiait son Carnet spécial Faire plus pour la Palestine, dans les suites d’une recommandation qui appuyait également l’idée de boycotts, de sanctions et de désinvestissement. La brochure a été diffusée très largement et a démontré notre volonté de nous inscrire dans une coalition large de groupes et d’organisations d’appui au peuple palestinien sur ce plan.
C’est ainsi que, dans le cadre des évènements entourant la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien le 28 novembre, plusieurs activités de sensibilisation et d’appui à la lutte du peuple palestinien se sont tenues dans des institutions ou sont présents des syndicats affiliés à la FNEEQ et qui ont obtenu leur appui. D’autres activités se sont tenues aussi durant la session d’hiver. De plus en plus des liens se tissent et concrétisent la place que prend la FNEEQ sur cette question.
Vous pouvez également prendre connaissance d’une lettre envoyée par un groupe de juifs à l’administration du collège demandant un débat ouvert sur cette question en cliquant ici.