Alors que se profilent des débrayages des étudiantes et des étudiants dont les associations sont affiliées à l’Association pour une solidarité étudiante (ASSÉ) et à la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) cette semaine et la semaine prochaine, certaines administrations de cégep brandissent les prescriptions de la loi 43, laissant entendre qu’elles pourraient recourir aux sanctions qui y sont prévues. Considérant comme abusive cette mise en garde de la part des directions d’établissement, la FNEEQ exprime son appui total aux deux formations par le biais d’une lettre qu’elle vient de leur faire parvenir. L’application de la loi 43 contre les actions étudiantes serait un geste démesuré, surtout en regard d’une loi qui n’a pas été conçue pour les sanctionner. Les gestes posés par les directions d’établissement constituent dans les faits une pression sur les étudiantes et les étudiants dans le but de les dissuader d’agir.
«Cette volonté de s’en tenir à la lettre de la loi, plutôt que d’assumer une lecture souple au niveau de l’esprit, constitue pour nous une opposition de fait aux luttes étudiantes concernant le coût des études post-secondaires et l’amélioration des conditions d’études en général» indique Ronald Cameron, président de la FNEEQ, dans une correspondance transmise ce matin aux deux organisations étudiantes.
La loi 43 a été mise en place en décembre 2005 pour mettre fin aux négociations du personnel salarié dans le secteur public. Les dispositions prévues, pour sévir contre des salariés qui perturbent le service normal d’un établissement, comprennent de lourdes sanctions. Or, devant la possibilité que les étudiantes et les étudiants perturbent des activités dans un collège, plusieurs administrations prétendent qu’elles pourraient être dans l’obligation de sévir, compte tenu de ces dispositions.
Ce serait le comble que cette loi, de toute évidence anti-démocratique, soit utilisée à l’endroit des usagers d’un service public. S’il est vrai qu’une interprétation indirecte peut laisser croire que les étudiantes et les étudiants sont inclus dans les groupes visés, nous considérons inacceptable qu’on emprunte la voie de l’affrontement avec des groupes étudiants en recourant à des sanctions totalement hors de proportion, en regard du droit légitime qu’a le mouvement étudiant de s’exprimer.
C’est pourquoi la FNEEQ invite les administrations de cégep à adopter une attitude basée sur le dialogue avec les associations étudiantes et demande du même souffle à toutes les enseignantes et à tous les enseignants membres des syndicats qui lui sont affiliés, de prendre fait et cause pour les actions étudiantes et d’agir, compte tenu des circonstances, dans le meilleur intérêt de la réussite des étudiantes et des étudiants.