La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) profite du 22 novembre, Journée nationale des chargés de cours, pour souligner l’apport de ces derniers à la réussite des étudiants. Marie Blais, vice-présidente de la fédération syndicale enseignante, estime que si le taux d’obtention d’un diplôme de baccalauréat au Québec est passé de 19,2% à 30,2% de 1987 à 2005, les chargés de cours en sont, en bonne partie, responsables puisqu’ils assument environ 50% de l’enseignement au premier cycle.
Conclusion de la négociation regroupée
La FNEEQ tient par la même occasion à souligner la conclusion d’un cycle de négociation regroupée chez les chargés de cours. C’est en 2000 que les syndicats du Regroupement université de la Fédération ont décidé de négocier en concertation, de façon plus organisée, en se fixant des objectifs communs, notamment en matière de rémunération. Les objectifs, en ce domaine, comportaient une part de rattrapage visant l’équité avec les professeurs réguliers. Selon Claire Tremblay, coordonnatrice du Regroupement, un bon bout de chemin a été parcouru. «Depuis 10 ans, les chargés de cours se sont donné les moyens de négocier ensemble. Résultat : leur progression en matière salariale atteint les 60%. Mais il ne faut pas s’en satisfaire pour autant, l’écart avec les salaires des professeurs réguliers pour une même prestation d’enseignement n’est toujours pas comblé», indique-t-elle.
Conclusion des négociations à l’UQAC et à l’UQAR
À Chicoutimi, la principale avancée a trait à la stabilisation des emplois. En fait, le Syndicat des chargés de cours de l’UQAC s’en est pris au régime de reconnaissance des compétences des chargés de cours. Il a réussi, en quelque sorte, à renverser la logique qui permet de retirer aux chargées de cours la reconnaissance de leur qualification. Le syndicat de Chicoutimi a obtenu que la reconnaissance des compétences de ses membres soit maintenue même lors des modifications des contenus de cours.
Au Bas-Saint-Laurent, le SCCUQAR a obtenu que le temps de déplacement de ses membres appelés à donner des cours à l’extérieur soit rémunéré. Cet avantage s’appliquera à ceux et à celles qui auront à parcourir plus de 200 kilomètres à partir de l’un des deux campus, situés à Rimouski et à Lévis, pour offrir leur prestation.
Des gains nouveaux qui ouvrent des perspectives
En plus des progrès accomplis par les syndicats de Chicoutimi et de Rimouski, d’autres améliorations ont bien sûr été enregistrées dans chacun des syndicats membres du Regroupement université de la FNEEQ. En Outaouais, entre autres, le syndicat a pu accomplir une percée concernant un enjeu sensible pour les chargés de cours, celui des grands groupes. Un autre exemple de gain significatif de ce dernier cycle est l’obtention de la répartition annuelle des cours (plutôt que sessionnelle) pour les chargés de cours de l’Université Laval, ce qui représente un autre pas vers la stabilisation de l’emploi.
Pour le Regroupement université de la FNEEQ, ces avancées constituent sans conteste un tremplin pour le prochain cycle de négociation qui pointe déjà à l’horizon, mais surtout, elles démontrent une volonté de poursuivre la bataille pour la reconnaissance du professionnalisme des chargées et chargés de cours et de leur contribution à la qualité de l’e nseignement offert dans les universités.