Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM–CSN), qui regroupe quelque 2 433 passionnés de l’enseignement, a remis aujourd’hui la seconde et dernière partie de ses revendications au comité de négociation patronal en vue du renouvellement de sa convention collective. Celle-ci est échue depuis le 31 août dernier.
Le syndicat avait déposé la première partie de ses demandes non pécuniaires à l’employeur le 2 juillet, mais dans un geste inhabituel celui-ci avait rétorqué qu’il n’avait pas le mandat de négocier ces aspects de la convention collective tant qu’il n’aurait pas reçu le dépôt global des revendications. Le syndicat aurait souhaité profiter de l’été pour régler différentes clauses sans incidence pécuniaire. Le comité de négociation patronal doit donner suite aux demandes syndicales lors d’une rencontre prévue le 13 octobre entre les parties.
Au cours d’une assemblée générale extraordinaire du syndicat, tenue le 19 septembre, les membres, de toute évidence fort solidaires, ont confié à leur comité de négociation des mandats qui témoignent de leur détermination à améliorer leurs conditions de travail afin de pouvoir maintenir un enseignement de grande qualité.
Principales revendications
Les principales revendications du SCCCUM–CSN portent sur les salaires, les conditions d’enseignement, dont la taille des groupes-cours, et l’attribution des cours.
Compte tenu du fait que les chargés de cours de l’Université de Montréal sont rétribués bien en deçà des normes du milieu, ils réclament un rattrapage salarial de 7,7% étalé sur trois ans, ainsi que des augmentations de 12% également réparties sur trois ans. Le tout, afin de maintenir la comparaison avec la portion du salaire dédiée à l’enseignement chez les professeurs.
Les augmentations rétroactives qu’ont obtenues les quelques hauts dirigeants de l’université valent la moitié de ce que le syndicat demande pour 2 433 enseignants dévoués.
Les chargées et chargés de cours revendiquent par ailleurs que le nombre d’étudiantes et d’étudiants inscrits à un cours ne dépasse pas 40 pour les cours théoriques et 20 pour les cours pratiques, sans quoi une somme consacrée à l’aide pédagogique devra être allouée pour chaque étudiant inscrit au-delà de ces ratios. Des exceptions sont prévues à la Faculté de médecine dentaire et à l’École d’aménagement, où le nombre d’étudiants devra être inférieur à celui fixé dans les autres facultés.
Les autres demandes à incidence non pécuniaire portent notamment sur la liberté académique et la non-discrimination, les arbitres de grief, la prolongation du lien d’emploi, l’évaluation, la fonction des chargé-es de cours, les mesures disciplinaires, le statut d’emploi, la formation professionnelle et le perfectionnement, les congés pour obligations familiales et les congés de maladie.
Anticipant une négociation difficile liée aux difficultés financières de l’université, le président du syndicat, Francis Lagacé, paraphrase l’ex-recteur de l’Université Harvard, Derek Bok, dans un court vidéoclip diffusé sur le site Internet du syndicat (http://www.scccum.umontreal.ca/): «C’est justement en contexte de crise économique qu’il faut investir massivement en éducation. Si on trouve que l’éducation coûte cher, on a qu’à essayer l’ignorance; on va voir quel chaos on prépare pour notre avenir.»
Les chargées et chargés de cours réclament des salaires plus appropriés à leur tâche d’enseignement et l’amélioration de leurs conditions de travail, mentionne-t-il encore, parce que la qualité de l’enseignement est une priorité pour ces professionnel-les qui assurent avec rigueur et dynamisme environ 50% des cours du premier cycle de l’institution, à l’exception de la Faculté de médecine. «C’est pourquoi nous demandons, entre autres, des limites à la taille des groupes-cours.»
– 30 –