Dans une assemblée générale très attentive, hier en fin de journée, les auxiliaires d’enseignement de l’Unievrsité McGill ont accepté, dans une proportion de 96%, la recommandation du conciliateur qui consititue une proposition de règlement sur les derniers points qui demeuraient litigieux. Toutefois, cette décision, si elle envoie un message fort de volonté de trouver un règlement à la négociation entre l’université et ses auxiliaires d’enseignement, il reste à conclure un protocole de retour au travail qui respectent les salariés et qui évitent que des individus aient à subir les mesures de harcèlement que l’université avait décidé d’avoir recours durant le conflit. Voici le communiqué publié aujourd’hui à ce sujet:
Les auxiliaires de l’enseignement de l’Université McGill en grève ont voté, dans une proportion de 96%, jeudi soir, en faveur des recommandations d’un conciliateur provincial et approuvé, de ce fait, une nouvelle convention collective. La convention collective entérinée par les membres de l’AEEDEM, qui est affiliée à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), est une grande avancée dans la lutte contre l’exploitation des étudiants diplômés comme source de “cheap labour” et d’améliorer la qualité de l’éducation des étudiants non diplômés. Toutefois, la grève ne sera terminée que lorsqu’un protocole de retour au travail aura été ratifié. Les 2000 membres de l’Association des étudiantes et des étudiants diplômés employés de McGill (AEEDEM) sont en grève depuis le 8 avril afin d’obtenir des améliorations à leurs salaires et à leurs conditions de travail et donc de faire reconnaître leur contribution à la mission pédagogique de McGill.
L’entente contient des protections pour les auxiliaires de l’enseignement contre les heures supplémentaires non rémunérées. Elle reconnaît explicitement leur rôle pédagogique et engage l’université à instaurer une limite au nombre d’étudiants dans les groupes de discussion qu’ils et qu’elles mènent. La convention de quatre ans inclut des hausses de salaire annuelles de 2,5%, 3%, 3% et 3,5%. Elle garantit que ces augmentations ne seront plus diminuées par la réduction des autres bourses des étudiants diplômés de McGill. À l’échéance de la convention collective, en 2011, les auxiliaires de l’enseignement gagneront 24,99$ l’heure.
D’autres gains leur procurent de la formation rémunérée, des protections contre le harcèlement psychologique et sexuel, des congés maladie et pour deuil améliorés, et l’engagement d’obtenir les outils et les matériaux nécessaires à leur travail. «Pour nous, cet accord est une amélioration énorme, a soutenu le président de l’AEEDEM, Richard Hink . Notre capacité de mener des discussions, de donner des notes aux examens et aux essais, et, en général, d’aider les étudiantes et les étudiants à réaliser leurs objectifs académiques est en lien direct avec nos conditions de travail. Les étudiants et les auxiliaires de l’enseignement bénéficieront tous de cette convention collective.»
Pendant la grève, l’université a congédié plusieurs membres du syndicat d’emplois secondaires au campus, a mis de la pression sur les professeur-es afin qu’ils leur retirent leurs bourses de recherche et a forcé les membres de la faculté à faire le travail des auxiliaires en grève. Environ 300 griefs ont été déposés afin de recouvrer la perte de presque 400 000$ en salaires et en bourses. L’Université McGill doit honorablement régler ces griefs dans le protocole de retour au travail, a dit le président de la FNEEQ, Ronald Cameron, qui a salué la combativité des auxiliaires de l’Université McGill devant ces attaques brutales de l’administration. «L’Université McGill est un des plus difficiles employeurs en enseignement supérieur au Québec, a-t-il observé. Cependant, l’aboutissement de cette négociation nous a permis de constater que l’action syndicale à McGill donne des résultats.»
Lyle Stewart, Service des communications de la CSN,
514 796-2066