Réunis en instance large à Montréal, les responsables syndicaux délégués du regroupement cégep de la FNEEQ ont accepté de souscrire aux modifications envisagées par le gouvernement au Règlement sur le régime des études collégiales (RREC), qui prévoient notamment un élargissement des conditions d’admission. Le projet de modifications témoigne d’un recul en regard de la volonté du ministère d’ajouter à la décentralisation de l’enseignement collégial qui existe actuellement et consacre, en quelque sorte, l’échec du projet initial du Parti libéral qui aurait pu conduire à la remise en question du réseau collégial. Toutefois, si la plupart des dispositions ne suscitent pas de réactions importantes de notre part, celle concernant l’élargissement des conditions d’admission a fait l’objet de nombre de critiques de la part des enseignantes et des enseignants. Si la FNEEQ y consent aujourd’hui, il s’agit cependant d’un accord conditionnel, assorti de l’exigence qu’une série de mesures soient mises en place pour s’assurer que les élèves qui auront ainsi accès aux études collégiales ne soient pas poussés vers un cul-de-sac.
Pour prendre connaissance du mémoire déposé au Conseil supérieur de l’éducation, cliquez ici. «Les enseignantes et les enseignants sont très inquiets d’une pression supplémentaire à la baisse des exigences, qui résulterait d’une application de telles mesures sans un soutien» a déclaré le président de la FNEEQ, Ronald Cameron. Il est très difficile pour nous d’adopter des positions cohérentes quand on ne sait pas comment le gouvernement entend encadrer la mise en œuvre de ces changements.»En vertu du nouveau règlement, qui serait effectif en septembre prochain, des élèves auxquels il manque six unités pour obtenir leur diplôme d’études secondaires (DES) pourraient être admis au collégial sous condition d’obtenir les unités manquantes au cours de la première session.
«Si les collèges ne reçoivent pas les sommes nécessaires pour que ces élèves puissent bénéficier de l’encadrement et du soutien qu’il leur faut, ce sera un véritable coup d’épée dans l’eau, continue monsieur Cameron, et les conséquences d’un tel changement seront dramatiques, pour les élèves eux-mêmes et pour la qualité générale de l’enseignement collégial, qui nous tient beaucoup à cœur. Nous sommes résolument en faveur de l’accessibilité, mais sans sacrifier la qualité de la formation et le soutien aux élèves qui en ont besoin».Parmi l’ensemble des mesures d’accompagnement réclamées, la FNEEQ demande au ministère de donner aux collèges les ressources nécessaires pour que les enseignantes et les enseignants, qui accompagnent les élèves admis avec des unités manquantes, puissent bénéficier d’un allègement de leur horaire et d’un mécanisme de suivi serré des élèves admis sur cette base, de telle sorte qu’on puisse évaluer à moyen terme l’effet de ces changements.
«L’expérience récente de l’admission conditionnelle sur la base d’un cours de mathématiques 416 a singulièrement refroidi notre confiance envers la capacité du ministère de piloter le dossier de l’admission au collégial, termine Ronald Cameron. Il est inacceptable qu’on fasse miroiter l’accès aux études supérieures à des élèves auxquels on refuse ensuite le support nécessaire».