À l’instar de la CSN, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénonce vigoureusement la hausse des droits de scolarité annoncée dans le budget de M. Bachand. La FNEEQ est d’avis que l’on peut s’attendre à un impact important sur la fréquentation scolaire et, surtout, sur le profil socio-économique de celles et de ceux qui pourront dorénavant se permettre des études universitaires. Bienvenue l’élitisme!
Mais au-delà de cette question fondamentale pour l’avenir du Québec, la répartition annoncée des nouvelles sommes accordées aux universités contribuera à maintenir le modèle budgétaire actuel et à en perpétuer les problèmes. Comme l’explique Jean Trudelle, président de la FNEEQ: «L’ajout d’argent dans les immobilisations et la recherche, déjà financées dans une proportion supérieure à la moyenne canadienne, ne règle en rien les problèmes de déficits criants au fonds dédié à l’enseignement.»
Par ailleurs, la FNEEQ dénonce le manque de vision du projet d’ententes de partenariat entre le gouvernement et les établissements, qui réduit la qualité de l’enseignement au taux d’encadrement des étudiants par des professeurs réguliers. «C’est faire fi de l’engagement soutenu des chargées et chargés de cours, qui, depuis toujours et souvent avec des moyens limités, ont contribué à maintenir la qualité de l’enseignement et à favoriser la réussite des étudiantes et des étudiants,» déplore Marie Blais, vice-présidente de la fédération. Pour cette dernière, la qualité de l’enseignement est tributaire de plusieurs facteurs, notamment de la pertinence des programme de formation, de la complémentarité et de la diversité des enseignants, des conditions d’enseignement, du soutien offert par les établissements aux étudiants et aux enseignants, quel que soit le statut d’emploi de ces derniers.
Dans l’ensemble, c’est peut-être un budget qui fera plaisir aux recteurs, mais qui reste très décevant pour l’avenir des universités québécoises. Cela confirme, pour la FNEEQ, la nécessité que des États généraux viennent permettre une actualisation du rôle des universités dans la société québécoise. Des décisions budgétaires doivent être le résultat de tels consensus, pas de strictes mesures comptables.
La FNEEQ-CSN regroupe quelque 27 000 membres. Elle compte 85 pourcent du personnel enseignant dans les cégeps, le personnel de 34 établissements privés, et des membres dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 8 syndicats de chargées et chargés de cours, le syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.
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