Aujourd’hui, une quinzaine de personnalités québécoises, francophones, anglophones, autochtones de tous les horizons politiques, culturels, sociaux et religieux se sont associées à plusieurs groupes de la société civile pour lancer un appel uni en faveur du projet de Bateau pour Gaza (bateaugaza.ca), qui tentera de briser le blocus de l’armée israélienne ce printemps au sein de la Flottille de la liberté II.
D’abord réunis par leur humanisme et leur foi pour les droits humains fondamentaux, les individus et les groupes associés au projet ont choisi de mettre de côté les nombreuses questions qui les divisent souvent sur d’autres sujets et de faire front commun pour mettre fin à ce que le Comité international de la Croix-Rouge et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qualifient de «crime contre l’humanité».
Warren Allmand, solliciteur général du Canada sous Trudeau et actuellement professeur de droits humains internationaux à l’Université McGill, « confirme ce jugement ». Alors que Raymond Gravel, prêtre catholique et ex-député fédéral représentant le comté de Repentigny pour le Bloc québécois, souligne «qu’Israël agit de manière violente et inhumaine à l’égard de la population civile de Gaza».
L’auteur et journaliste Gil Courtemanche ne peut s’empêcher de «faire des liens avec la logique du système d’apartheid qui a longtemps existé en Afrique du Sud», pendant que l’actrice et récipiendaire du prix Artiste pour la paix, Pascale Montpetit, exprime son «incompréhension devant les choix politiques d’un gouvernement qui affame volontairement 1,5 million de civils.»
Ellen Gabriel, leader autochtone bien connue, affirme de son côté que «la tentative d’éliminer l’histoire et la présence d’un peuple de son territoire ancestral, c’est un crime abject contre toute l’humanité, qui en sort appauvrie moralement, culturellement et socialement. » Alors que Nicole Filion de la Ligue des droits et libertés s’élève contre le mouvement qui tente de faire taire les voix qui proposent le boycott de produits israéliens et dénoncent Israël et ses crimes.
Pour Françoise David et Amir Khadir de Québec solidaire, « le droit des peuples à disposer d’eux-même n’est pas négociable. De même que l’imposition de ce blocus n’est pas acceptable à cause de l’impact humain dramatique qu’il entraîne. C’est pourquoi nous appuyons le Bateau pour Gaza.»
Quant à Yakov Rabkin du groupe Voix juives indépendantes, «Le siège de Gaza, comme tout siège d’une population civile, est un crime. De plus en plus de Juifs le condamnent, en dénonçant la prétention de l’État d’Israël d’agir au nom des Juifs du monde.»
La cinéaste et romancière, Anaïs Barbeau-Lavalette, explique qu’à la suite de ses nombreux séjours et ses tournages dans la région elle se fait «un devoir de prendre position, et que le projet Un Bateau pour Gaza agit de façon concrète et pacifique».
Pour le Dr Bachar ElSolh de la Fédération des Canadiens musulmans, «appuyer ce projet est une chose qui va de soi quand on connaît un tant soit peu la situation à Gaza».
Entourant les différentes personnalités venues appuyer le projet, il y avait aussi des représentants de groupes syndicaux tels que Christian Martel du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et de la FTQ, Micheline Thibodeau de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ).
L’Association des organismes de coopération internationale du Québec (AQOCI) qui représente les 65 ONG québécoises était sur place représenté par M. Brian Barton, de même que des groupes de citoyens tel que le FRAPRU.
Tous ces gens invitent la population à soutenir le projet en faisant un don sur le site bateaugaza.ca. «Déjà 240 000 $ ont été recueillis, simplement par le bouche-à-oreille, en quelques mois à peine. Nous sommes confiants qu’avec l’appel lancé aujourd’hui, nous pourrons rapidement atteindre l’objectif de 300 000$ nécessaires pour mener le projet à bien», indique Stéphan Corriveau, le bénévole qui coordonne le volet québécois du projet.
– 30 –
Informations
Stéphan Corriveau
514 586-6810
scorriveau@hippopotamus.ca