La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a accueilli avec réserve l’avis déposé ce matin par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) sur l’assurance qualité à l’enseignement universitaire, une conception que le Conseil, dans le titre même de son avis, suggère de promouvoir et de mettre en œuvre.
La FNEEQ constate tout de même avec satisfaction que dans cet avis, bien documenté par ailleurs, le Conseil a pris bonne note des dérives que peut générer, en enseignement supérieur, l’application de pratiques d’évaluation directement importées de l’entreprise privée. «Le Conseil veut faire la promotion d’une culture de l’amélioration continue. Nous pouvons y souscrire, notamment en ce qu’elle reconnaît explicitement, par exemple, la valorisation des spécificités des programmes et des établissements», a déclaré le président de la FNEEQ, M. Jean Trudelle. Mais un discours officiel similaire n’a pas empêché, dans d’autres pays, l’émergence d’importants problèmes liés à la lourdeur des processus d’évaluation et à la perte d’autonomie des universités. «Les mises en garde du Conseil à cet égard trouvent très peu d’écho dans le libellé de ses recommandations, si bien que rien ne garantit actuellement que le Québec pourra concrètement éviter ces dérives», note Jean Trudelle.
Dans sa contribution à ce rapport, la FNNEQ a fait état des nombreux travers qu’a générés, en Europe et aux États-Unis, le courant international visant à accroître l’imputabilité des universités. La nécessité pour le Québec de créer une instance d’assurance qualité n’est pas très argumentée, dans le rapport du Conseil.
La FNEEQ n’est pas opposée à une révision des mécanismes actuels de reddition des comptes; l’audition des recteurs en commission parlementaire, à tous les trois ans, constitue, par exemple, un exercice qui devrait être amélioré, notamment en regard de son suivi. La fédération est heureuse de voir que le CSE en arrive à la même conclusion.
Pour la FNEEQ, il reste que l’imputabilité des établissements universitaires, tout comme l’examen de leurs pratiques, est une question qui ne peut être examinée seulement en elle-même. Elle devrait plutôt être tributaire d’une réflexion beaucoup plus globale sur le rôle et la mission des universités dans la société québécoise moderne, ce qui constitue un argument supplémentaire militant en faveur d’États généraux sur l’avenir des universités.
«Rien n’est encore joué dans en matière d’assurance qualité et la FNEEQ sera très vigilante quant aux suites que voudra donner la ministre aux recommandations du Conseil, conclut Jean Trudelle. Il y a plusieurs manières d’envisager la mise en œuvre des recommandations de ce rapport, et certaines pourraient faire fi de la philosophie que défend le Conseil supérieur. Le cas échéant, nous saurons nous faire entendre.»
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