
Une étude menée auprès de 431 chargé·es de cours universitaires membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) démontre à quel point ils sont confrontés à des conditions de travail dommageables pour leur santé mentale.
Selon les données recueillies, 56 % des chargé·es de cours universitaires se situent au niveau élevé de détresse psychologique. Ce résultat est nettement supérieur au 41 % de l’indice de référence de l’Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP 2020-2021), mais similaire à celui mesuré dans une récente enquête menée par l’Institut national de santé publique chez le personnel de l’enseignement (2025). Également, 95 % des personnes chargées de cours associent leur détresse psychologique partiellement ou totalement en lien avec leur travail.
Autres conséquences sur la santé des personnes chargées de cours
La détresse psychologique n’est pas la seule conséquence observée. En effet, il ressort de l’étude que 30 % des personnes sondées se retrouvent à un niveau élevé d’épuisement émotionnel alors que d’autres (23 %) ont des symptômes de surinvestissement qui peuvent prendre la forme d’hostilité, d’impatience, de compétitivité excessive ou de difficultés à s’éloigner du travail. Il n’est pas surprenant que 54 % des personnes participantes à l’étude se présentent au travail malgré le fait qu’elles devraient s’absenter parce qu’elles éprouvent un problème de santé. Ce phénomène, appelé présentéisme, peut même dépasser la dizaine de jours par session, selon 41 % des personnes répondantes.

En outre, 55 % des répondants sont constamment pressés par le temps, 64 % ont une charge de travail élevée, 46 % rapportent que cette charge de travail ne leur permet pas d’offrir aux étudiant·es l’attention qu’ils méritent et 59 % considèrent que la charge de travail s’est alourdie au cours des dernières années. Bref, les conditions d’emploi et la santé psychologique des personnes chargées de cours sont préoccupantes.
Des pistes de solution
De nouvelles dispositions législatives en santé et sécurité au travail imposent aux établissements des mécanismes de prévention qui tiennent compte des risques psychosociaux dans l’analyse de l’environnement de travail et des impacts potentiels sur la santé psychique. La FNEEQ juge donc important de soutenir des mesures visant à réduire l’instabilité et la précarité de l’emploi ainsi que de soutenir une plus grande reconnaissance du travail des chargé·es de cours et de leur place à l’université.
Quelques données

L’enquête a été menée en 2022-2023 auprès de 431 participant·es dont les contrats de charges de cours sont leur revenu principal. Ceux-ci ont répondu à un questionnaire standardisé visant à mesurer les risques psychosociaux de leur travail à l’université et les impacts sur leur santé psychologique.