C’est avec consternation que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) dénonce la dilapidation des deniers publics par le Cégep Champlain – Saint-Lawrence. Dans le dossier de l’enseignante Lisa Birch, victime de harcèlement psychologique au Collège, la direction continue les procédures onéreuses au lieu de mettre en place des mesures positives à l’interne. Cet entêtement survient malgré une décision arbitrale dévastatrice et sans équivoque prononcée le 1er mai 2024 par Me Julie Blouin contre le Collège.
Pour gagner du temps et gaspiller l’argent des contribuables, on ne semble pas rechigner sur la dépense dans cet établissement anglophone de Québec.

« Depuis douze mois, au lieu d’admettre ses torts et d’apporter les correctifs qui s’imposent au sein du personnel cadre, le Collège redouble d’efforts pour contester la décision arbitrale, enquêter et embaucher des firmes d’avocats, engloutissant des dizaines de milliers de dollars en plus des centaines de milliers de dollars déjà dépensés dans cette saga. Ce sont des ressources qui n’iront pas en services aux étudiant·es », constate-t-il.
Sans conteste, la personne souffrant le plus de la stratégie du Collège est l’enseignante Lisa Birch, reconnue pour son dévouement et ciblée dans cette affaire en tant que membre bénévole du conseil d’établissement. Elle est en arrêt de travail depuis le 17 octobre dernier, victime d’un véritable acharnement. Malgré tout, elle nourrit un seul souhait : retourner enseigner en paix ! « Après le harcèlement psychologique que j’ai vécu, je voudrais simplement terminer ma carrière d’enseignante dans un climat de travail sain et sécuritaire, dont la responsabilité du maintien incombe à mon employeur en vertu de la loi », soupire Lisa Birch.
Quelques dates
Après les enquêtes des dernières années, les faux espoirs, les contestations patronales et la dissimulation de documents qui ont fini par être remis en version caviardée par l’établissement à la suite de demandes d’accès à l’information, il s’avère difficile de croire en la bonne foi du Collège dans ce dossier aux multiples rebondissements. En voici les plus récents :
- 1ermai 2024 : sentence arbitrale lapidaire de Me Julie Blouin ;
- Mi-mai 2024 : le Collège embauche une firme de relations publiques pour répondre aux médias ;
- 11 juin 2024 : rencontre entre la Direction des ressources humaines et Lisa Birch pour discuter de l’instauration d’un milieu de travail psychologiquement sécuritaire ;
- 11 juin 2024 : le Collège mandate des avocats pour contester la sentence arbitrale du 1ermai ;
- 14 juin 2024 : Le conseil d’administration du Collège adopte une motion reconnaissant ses lacunes (page 7 de la réunion du CA) ;
- 17 octobre 2024 : invalidité déclarée de Lisa Birch ;
- 14 novembre 2024 : la CNEEST accepte la demande d’invalidité, reconnaissant une lésion professionnelle psychologique ;
- Novembre 2024 : le Collège conteste la décision de la CNESST ;
- 14 mars 2025 : la CNESST rejette la contestation du Collège ;
- 8 avril 2025 : le Collège conteste l’invalidité devant le Tribunal administratif du travail (TAT).
Très combative, mais affectée par la situation, Lisa Birch, enseignante passionnée par son métier ayant plus de 35 ans de service, s’inquiète de l’effet sur sa propre santé mentale des montagnes russes qu’est devenue sa vie par la faute d’une direction d’établissement obstinée. Elle s’inquiète également pour ses collègues du Cégep Champlain – Saint-Lawrence. Il est temps que ça change.