Les directions des cégeps invoquent de manière croissante la loi 43 pour rappeler leurs obligations légales. Après l’épisode au Cégep Édouard-Montpetit qui a mis aux prises le collège et le syndicat des profs, c’est au tour des associations étudiantes de l’ASSÉ et de la FECQ à obtenir des mises en garde. Si on se fit aux développements intervenus récemment au Cégep Édouard-Montpetit, la résistance aux intimidations des directions de collège demeure l’attitude à adopter dans les circonstances. En effet, malgré la menace d’un recours à la loi 43, une entente de principe entre le syndicat des professeurs-es et la direction du collège est intervenue sur la question de la composition de la Commission des études. Par ailleurs, des votes de débrayage, décidés par les assemblées d’associations étudiantes des deux organisations étudiantes, l’ASSÉ et la FECQ, en vue des manifestations des 15 et 22 novembre prochain, sont l’objet des mêmes avertissements.
Entente entre le syndicat et la direction du cégep Édouard-Montpetit
Après une longue mobilisation, rendue nécessaire par un comportement inacceptable de la direction des études dans le dossier de la représentativité syndicale à la Commission des études (CÉ) d’Édouard-Montpetit, l’assemblée générale du syndicat a entériné une entente de principe survenue la semaine dernière sur la nomination des professeurs à la CÉ.
Malgré la menace d’un recours à la loi 43, les profs se sont tenus debout à la faveur d’une solide intersyndicale avec le personnel de soutien et l’association étudiante. Ils ont organisé toute une série de moyens de pression qui incluait une pétition largement reprise dans le milieu, de nombreuses lettres acheminées à la direction du collège et une opération de perturbation importante lors d’une réunion de la CÉ.
Le collège s’est vu contraint de négocier et, même si l’entente finale ne résout pas tous les problèmes, elle permet au syndicat de retrouver son rôle dans la nomination des membres qui siègent au nom des profs à la Commission des études.
Manifestations étudiantes et loi 43
Les deux organisations étudiantes au collégial, la FECQ et l’ASSÉ, ont organisé des manifestations au cours du mois de novembre pour dénoncer le dégel des droits de scolarité à l’université. Elles auront lieu à une semaine d’intervalle, le 15 novembre (ASSÉ) et le 22 novembre (FECQ). Pour ces événements, des levées de cours ou des débrayages de quelques jours ont été décidés par certaines assemblées des associations affiliées à l’une ou à l’autre des organisations. Or, certaines administrations de cégep brandissent les prescriptions de la loi 43, laissant entendre qu’elles pourraient recourir aux sanctions qui y sont prévues.
Dans une lettre transmise lundi le 12 novembre, la FNEEQ a exprimé son appui total aux deux formations considérant que l’application de la loi 43 contre les actions étudiantes serait un geste démesuré, surtout en regard d’une loi qui n”a pas été conçue pour sanctionner les actions étudiantes. Les gestes posés par les directions d’établissements constituent dans les faits une pression sur les étudiantes et les étudiants dans le but de les dissuader d’agir.
La FNEEQ invite les administrations de cégep à adopter une attitude de dialogue avec les associations étudiantes et demande du même souffle à toutes les enseignantes et à tous les enseignants membres des syndicats qui lui sont affiliés, de prendre fait et cause pour les actions étudiantes et d’agir, compte tenu des circonstances, dans le meilleur intérêt de la réussite des étudiantes et des étudiants.