Les tutrices et tuteurs manifestent présentement devant les bureaux de la TÉLUQ, à Montréal et à Québec, afin de dénoncer la demande d’entérinement par le conseil d’administration de futures nouvelles dépenses récurrentes en contexte déficitaire et de baisse de fréquentation étudiante.
La demande constituant l’attribution de 10 nouveaux postes de professeurs, qui engendrera des dépenses récurrentes d’environ un million de dollars par année, est basée sur des chiffres qui ne reflètent plus la réalité actuelle, selon le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN. « On appelle la TÉLUQ à la prudence, car ces embauches s’appuient sur les données de l’an dernier, une importante augmentation artificielle des étudiantes et étudiants à la suite d’un partenariat avec l’Institut MATCI. Cette entente de sous-traitance de l’encadrement des employé-es d’une entreprise privée, au sein de laquelle le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur avait trouvé suffisamment d’irrégularités pour suspendre la direction générale de l’époque, n’a pas été renouvelée. On se retrouvera alors devant un déficit structurel qui nuira à l’avenir de notre université », déclare Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN (STTTU).
La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) s’indigne de ces décisions et déplore leurs impacts sur les enseignantes et enseignants, poussés à la grève par l’intransigeance de l’employeur. « Alors qu’à la table de négociation on dit que la TÉLUQ est déficitaire et, conséquemment, que le maintien des conditions salariales des tutrices et tuteurs est irrecevable, la direction s’apprête à s’engager financièrement de manière récurrente. Il s’agit pour nous d’une décision irresponsable, d’autant plus qu’on nous menace toujours de nombreuses mises à pied en diminuant le temps d’encadrement des étudiantes et étudiants », déplore Richard Bousquet, vice-président de la FNEEQ–CSN.
Le STTTU–CSN a proposé plusieurs compromis durant les 18 mois de négociation en présence de conciliateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale avant d’en arriver au déclenchement de la grève générale illimitée le 28 janvier dernier. « Les étudiantes et étudiants font les frais de ces décisions et se retrouvent dans l’impossibilité de terminer leur trimestre », précise la présidente.