« Nous manifestons aujourd’hui pour dénoncer le “tout au privé” qui caractérise ce gouvernement depuis la sortie de la pandémie et la société de plus en plus inégalitaire qui prend forme. »
Benoît Lacoursière
Porte-parole de la Coalition Main rouge

En ce jour de l’Halloween, des organisations syndicales et communautaires, membres de la Coalition Main rouge et du Front rĂ©gional d’action communautaire autonome de MontrĂ©al, regroupant des milliers de personnes, sont rĂ©unies au Square Victoria, pour dĂ©noncer les politiques et les orientations horrifiantes du gouvernement Legault, affaiblissant le filet social au profit des entreprises et du milieu privĂ©. Après cinq annĂ©es au pouvoir, le choix du gouvernement de la CAQ est clair, il attaque de front le filet social pour s’en dĂ©sengager, ce qui contribuera Ă  aggraver les inĂ©galitĂ©s sociales et Ă©conomiques. 

DĂ©jĂ  que la CAQ fait bien peu sur le front de la lutte Ă  l’itinĂ©rance et Ă  la pauvretĂ©, elle dĂ©pose diffĂ©rents projets de loi, en santĂ©, en Ă©ducation et en habitation, qui auront comme consĂ©quence d’accentuer une sociĂ©tĂ© Ă  deux vitesses : ceux et celles qui peuvent se permettre de payer pour des services ou d’investir dans l’immobilier ; et ceux et celles qui doivent se contenter de services publics en dĂ©clin et de logements de moins en moins abordables. « Nous manifestons aujourd’hui pour dĂ©noncer le “tout au privé” qui caractĂ©rise ce gouvernement depuis la sortie de la pandĂ©mie et la sociĂ©tĂ© de plus en plus inĂ©galitaire qui prend forme », lance BenoĂ®t Lacoursière au nom de la coalition Main rouge. « On s’inquiète particulièrement des impacts sur les personnes en situation de prĂ©caritĂ©, parmi lesquelles les femmes sont surreprĂ©sentĂ©es. Ce n’est pas normal qu’en 2023, les gens peinent Ă  rĂ©pondre Ă  leurs besoins de base », ajoute-t-il avec exaspĂ©ration.

Non seulement la CAQ offre des baisses d’impĂ´t qui avantagent d’abord les plus fortunĂ©s, rappellent les organisations sociales membres des deux coalitions, mais elle facilite le dĂ©veloppement du secteur privĂ© en lieu et place d’une politique de valorisation des services publics. Les groupes lui reprochent Ă©galement l’abandon de programmes sociaux, comme le logement social. De plus, elle le fait sans rĂ©ellement ĂŞtre Ă  l’écoute de ceux et celles qui sont en première ligne pour constater les dĂ©gâts créés par l’inaction gouvernementale en termes d’investissements dans les services publics, les programmes sociaux et le mouvement communautaire.

Les organismes sociaux sont Ă©galement inquiets des reculs dĂ©mocratiques en cours. « La pandĂ©mie a de toute Ă©vidence donnĂ© le goĂ»t au gouvernement Legault de s’octroyer d’importants pouvoirs. Les consultations sur ses principaux projets de loi sont bâclĂ©es, la participation dĂ©mocratique de la population aux institutions publiques est mise de cĂ´tĂ© et l’avis des communautĂ©s et des groupes qui les reprĂ©sentent est carrĂ©ment ignorĂ©. Les orientations de la CAQ contribuent Ă  aggraver la pauvretĂ©. Ce qui est hautement problĂ©matique puisque le gouvernement se doit de reprĂ©senter la population entière, au lieu de dĂ©faire le filet social pour remplir les poches de ses amis », s’insurge Diana Lombardi du FRACA MontrĂ©al. 

Le dĂ©sengagement de l’État a des impacts sur tout le monde, dĂ©noncent les organisations sociales qui invitent la population Ă  se faire entendre. Les choix de la CAQ nous privent collectivement des ressources qui permettraient de renforcer notre filet social pour mieux lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et Ă©conomiques. D’autres choix politiques et fiscaux sont nĂ©cessaires, rappellent les groupes qui surveilleront de près la mise Ă  jour Ă©conomique du 7 novembre.


Ă€ propos de la Coalition Main rouge :

La Coalition Main rouge est une coalition nationale d’organisations syndicales, fĂ©ministes, communautaires et populaires existe depuis 2009. Elle s’oppose aux politiques nĂ©olibĂ©rales et revendique un financement adĂ©quat des services publics, des programmes sociaux et de l’action communautaire autonome. Afin d’y arriver, elle propose des mesures fiscales progressives. En sont notamment membres le Collectif pour un QuĂ©bec sans pauvretĂ©, le FRAPRU, la FĂ©dĂ©ration autonome de l’enseignement (FAE), la FĂ©dĂ©ration de la santĂ© et des services sociaux (FSSS–CSN), FĂ©dĂ©ration nationale des enseignantes et des enseignants du QuĂ©bec (FNEEQ–CSN), ATTAC–QuĂ©bec, L’R des centres de femmes du QuĂ©bec, le Conseil central du MontrĂ©al mĂ©tropolitain (CCMM–CSN), le RĂ©seau des Tables rĂ©gionales de groupes de femmes du QuĂ©bec, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santĂ© et des services sociaux (APTS), le Syndicat de la fonction publique et parapublique de QuĂ©bec (SFPQ), la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bĂ©nĂ©voles, le RĂ©seau quĂ©bĂ©cois de l’action communautaire autonome (RQ–ACA) et Union des consommateurs.

Ă€ propos du FRACA MontrĂ©al :

Le Front régional d’action communautaire autonome de Montréal (FRACA) a été créé en 2016 et est composé de groupes et regroupements communautaires régionaux. Il revendique un meilleur financement du milieu de l’action communautaire autonome en plus d’appuyer les luttes sociales montréalaises.