En négociation depuis plus de 15 mois, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration des immigrant.es des cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne sont choquées par l’attitude des représentants patronaux à la table de négociation. Malgré la présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, on a constaté très peu d’avancées significatives à la table de négociation. La situation est telle que le conciliateur a pris la décision de suspendre son intervention ayant avisé les parties que son implication s’avérait infructueuse.
Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), le peu d’ouverture de la part des représentants patronaux depuis le début, frôle le mépris. Bien qu’étant employées par des établissements publics d’enseignement, ces femmes n’ont toujours pas droit aux mêmes conditions de travail que leurs collègues. Le temps est venu d’obtenir davantage d’équité et de justice pour ces femmes à statuts précaires, mais essentiELLES pour l’intégration des néo-Québécoises et néo-Québécois, et cela, quoi qu’en pensent les directions des cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne.
Une tour de Babel
Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, le français est au cœur de l’identité québécoise, l’intégration des immigrant.es dans leur nouvelle société passe par sa promotion et devrait être une priorité pour l’État. Or quand il est question de la négociation de leurs conditions de travail, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration se retrouvent plutôt au cœur d’une véritable tour de Babel.
Ce qui est surtout surprenant, c’est que ces employées en francisation et intégration sont embauchées par les cégeps à la demande du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et non pas de celui de l’Enseignement supérieur. « Ces femmes travaillent dans les cégeps, côtoient les autres employé.es de l’établissement, utilisent les mêmes ressources et sont sous l’autorité de la même direction, mais elles n’ont pas les mêmes droits. Elles font pourtant un travail essentiel et particulièrement difficile en période de pandémie », conclut Caroline Quesnel.