Encore une fois, le ministère de l’Enseignement supérieur suscite la grogne en autorisant un établissement privé à compétitionner avec l’une des cinq Écoles nationales du Québec, le Centre québécois de formation aéronautique (CQFA), un de nos fleurons. Après avoir accordé l’an dernier une licence d’enseignement au collège Air Richelieu, c’est au tour du collège Mérici de Québec de bénéficier des faveurs ministérielles. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), en agissant ainsi, le gouvernement affaiblit d’une certaine façon le CQFA en étendant l’offre de formation en pilotage d’aéronefs aux établissements privés, le plaçant ainsi dans une situation de compétition malsaine avec ces derniers pour l’octroi du diplôme d’études collégiales (DEC) dans ce programme.
«Autoriser un établissement privé à concurrencer une école nationale de haut niveau cause un préjudice sérieux au développement du CQFA. La décision de la ministre Danielle McCann va à l’encontre de ses propres règles en matière d’éducation puisqu’elle retire l’exclusivité d’un programme à une école nationale, qui plus est située en région», souligne Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN. «Or, le caractère exclusif de tels programmes s’avère d’une importance capitale pour la vitalité des cégeps situés hors des grands centres.»
«Nous allons solliciter une rencontre avec la ministre. Cette décision ne tient pas la route. Nous sommes fiers du rayonnement du CQFA dans toute la francophonie et je suis persuadée que Madame McCann en retire aussi une grande satisfaction. Nous allons collaborer avec le Cégep de Chicoutimi, dont relève ce centre, et le gouvernement pour trouver rapidement une solution», conclut Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.