La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a réagi de façon très mitigée à l’invitation faite hier par la ministre Line Beauchamp aux partenaires de l’éducation. L’exercice, tel que prévu actuellement, apparaît biaisé dès le départ et risque fort de ne pas répondre aux attentes soulevées par le milieu.
«Nous sommes particulièrement inquiets des objectifs visés par la rencontre portant sur la question du financement des universités en lien avec leur performance», a déclaré le président de la fédération, Jean Trudelle.
«Nous croyons à une université qui prend part activement à la construction d’une société plus équitable et qui participe de plain-pied à la démocratisation du savoir. À ce titre, la question des droits de scolarité est centrale. Loin d’être une incongruité, des études supérieures gratuites sont un choix responsable de société. Ici, au Québec, nous devrions être fiers que des jeunes de milieux moins favorisés puissent ambitionner devenir médecins, avocats ou professeurs. Dans un autre registre, entendre dès le départ parler de «performance» des universités nous inquiète beaucoup, comme si le gouvernement souscrivait à l’avance à une vision concurrentielle des établissements universitaires.» affirme Jean Trudelle.
Rappelons que les membres de la Commission de l’éducation, qui ont siégé pendant trois semaines à la fin de cet été, disposent déjà des outils pour mesurer la performance des établissements universitaires. Pourquoi ne pas s’en servir? Ajoutons que la Commission de l’éducation a toutes les données nécessaires et les député-es disposent de quelques heures, pour chacun des établissements, afin d’en faire préciser les résultats.
«Que recherche-t-on?» poursuit Jean Trudelle. «Veut-on lier les subventions aux universités à une «performance» dont les contours restent à définir? Veut-on aller de l’avant avec le dégel des droits de scolarité?»
Pour la FNEEQ, lier d’emblée financement et performance apparaît restrictif et laisse présager un débat déjà très orienté.
«Il est encore tôt pour juger du projet de madame Beauchamp, conclut Jean Trudelle, mais nous continuons de souhaiter un véritable débat et non un exercice de complaisance et de relations publiques.»
Comptant plus de 27 000 membres, la FNEEQ représente, entre autres, les tuteurs et les tutrices de la TÉLUQ, les auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill et la très vaste majorité des chargées et chargés de cours universitaires. La FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. Elle est l’une des fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui regroupe plus de 300 000 membres.
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Pour renseignements:
France Désaulniers
Conseillère aux communications
FNEEQ-CSN
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