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Chronique 89 – «Pas de cours! Pas de profs! Pas de notes!» 42 Québec et dérives idéologiques du gouvernement


Les attaques à la profession enseignante sont malheureusement de plus en plus courantes et gagnent également en gravité. Incroyable mais vrai, nous voilà rendus devant un gouvernement attiré par un nouveau modèle d’école, une école «Pas de cours! Pas de profs! Pas de notes!»: 42 Québec.

S’il est une chose que les impacts de la pandémie du coronavirus ont souligné à très grands traits en éducation c’est que le contact direct entre le personnel enseignant et les élèves ou les étudiantes et étudiants est primordial[1]. Or le gouvernement de la CAQ annonçait au début du mois de juillet dernier qu’il investira 5 millions de dollars sur 5 ans dans une «école» sans personnel enseignant et sans encadrement de la part du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) (Gouvernement du Québec, 2020).

C’est l’OBNL Québec numérique qui est responsable de l’importation au Québec de cette formule éducative «innovante» créée en 2013 par Xavier Niel, magnat français des télécommunications. Cette «école» d’informatique ayant pour slogan « Né.e pour coder! » et en phase d’expansion partout dans le monde est basée sur l’apprentissage par les pairs et la ludification, soit la progression de la formation à la manière d’un jeu vidéo. Les stages en entreprise qui complètent cette formation sont axés essentiellement sur les besoins de l’industrie. Ouverte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, l’«école» 42 Québec[2] offre une formation de 3 ans exempte à la fois de frais de scolarité… et d’un diplôme reconnu par le MEES. Or quel est précisément le contenu de cette formation? Quelle en sera la valeur? Quelles sont les compétences disciplinaires et pédagogiques du personnel de cette «école»? Comment s’inscrivent les stages dans cette formation?

La «ludification» et ses dérapages

Cette «école» qui se présente comme «ouverte à toutes et tous» impose pourtant aux candidates et candidats désireux de s’y inscrire une série d’«épreuves», dont «l’épreuve de la piscine»[3]. Réunie dans un «Bocal», l’équipe chargée d’accompagner les étudiantes et étudiants, en plus de personnes en chair et en os, comprend, comme unique «responsable TI et pédagogie»… un ordinateur prénommé «M. X»[4]. On ne s’étonnera pas, avec cette « piscine » et ce «bocal», de nager en plein dans l’univers de la «pieuvre de l’économie du savoir», mascotte du 2e rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur (ÉGES) au printemps 2018[5], qui avait permis de mettre en lumière toutes les ramifications d’une éducation qui est, de plus en plus, davantage au service de l’économie qu’au service des individus et de leur émancipation.

Souvent comparée à un «Hunger Games» de l’éducation, cette «école» qui vante son modèle d’apprentissage «collaboratif» base pourtant la sélection des candidates et candidats sur une «épreuve» intensive de 28 jours très compétitive qui cadre bien avec l’univers très masculin du jeu vidéo, univers reconnu pour son sexisme, voire sa misogynie[6]. En plus, cette formule «intensive» (épreuve de sélection et horaire 7 jours sur 7, 24 heures sur 24) désavantage les femmes, qui ont généralement plus de responsabilités et de pressions familiales.

Une subordination mercantile de l’enseignement à l’entreprise

Puisque 42 Québec n’offre aucun diplôme et échappe complètement au MEES, il ne devrait pas recevoir de financement gouvernemental. Pourtant, en 2018, Québec numérique avait déjà reçu, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur, un financement de 75000$ du gouvernement pour développer ce projet (Beaudoin, 2018).

 À cela s’ajoute maintenant un financement de 5 M$ sur 5 ans, sur un investissement total de 11,8 M$ (soit 42% du budget de 42 Québec), par le biais de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), avec l’accord du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et du ministre des Finances, à même le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (FDRCMO).

Rappelons que depuis l’adoption de la loi 25 (PL 70) en 2016, la CPMT a pour mission de s’occuper de la main-d’œuvre actuelle et future, ce qui a entraîné, tel que le soulignait le Conseil supérieur de l’éducation, un «déplacement du centre de gravité de la sphère de l’éducation vers la sphère de l’emploi.» (CSÉ, 2016, p. 1) Le projet 42 Québec est d’ailleurs présenté comme «[un] projet [qui] rejoint la mission de la CPMT, qui est notamment d’expérimenter de nouvelles formules d’apprentissage et de répondre aux enjeux de rareté de main-d’œuvre dans tous les domaines.» (Gouvernement du Québec, 2020)

Bien qu’on nous dise que le financement de 5 M$ est assorti de conditions, celles-ci ne changent rien aux problèmes soulevés, au contraire. Par exemple, le comité de suivi du projet sera sous la gouverne de la CPMT (et non du MEES) avec, conséquemment, trop peu de représentants du secteur de l’éducation. Aussi, l’exploration de la possibilité d’un système de reconnaissance des acquis (RAC) par des établissements d’enseignement supérieur (cégeps ou universités) pose problème. Bien que la RAC ne soit pas une mauvaise chose en soi (les personnes immigrantes, par exemple, peuvent bénéficier de ce programme de reconnaissance des acquis), mettre en place, au Québec, une «formation» non reconnue qui nécessite ensuite de la RAC relève de l’absurde. Tel que le souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, «Pourquoi ne pas avoir conçu dès le départ un tel programme crédité fondé sur des approches pédagogiques permettant d’attirer les personnes qu’on dit vouloir former, à savoir celles qui ont des parcours d’apprentissage atypiques ou encore qui sont moins bien représentées dans le secteur des technologiques de l’information et de la communication (TIC), notamment les femmes? On complique les choses pour rien.» (CSN, 2020) Autre non-sens associé à ce projet: les velléités de transférer ce modèle alternatif de formation «pas de cours, pas de profs, pas d’évaluations» dans le réseau d’enseignement public, le tout financé par une bonne part de fonds publics[7]…!

L’incarnation de la dystopie d’un monde pour et par le marché

La vision néolibérale d’une éducation au service des besoins des entreprises et de la croissance économique arrive à un point de bascule inacceptable[8]. On déborde totalement du cadre rigoureux d’un enseignement de qualité pensé dans un contexte pédagogique, humaniste et progressiste. Dans ce contexte, le Conseil confédéral de la CSN a adopté, le 12 mars 2020, la proposition suivante :

Que le conseil confédéral dénonce le Projet 42, qui, sous prétexte d’innovation et de volonté de rejoindre des populations ne trouvant pas leur place dans les modes d’enseignement traditionnels, ne donne pas accès à un diplôme sanctionné par le MEES et n’est pas encadré par ce dernier en termes de pédagogie, de conditions d’apprentissage et de promotion d’une culture dénuée de toute forme de violence, de misogynie et de discrimination.

Que le conseil confédéral dénonce également l’attaque frontale à la profession enseignante que ce projet constitue.

Cette obsession aveugle de nos décideurs pour «l’innovation» nous ramène aux origines même de ce mot lié aux domaines de l’économie, de la production de richesses, de la gestion commerciale[9]. Et c’est dans cette même perspective marchande qu’on cherche à nous imposer un «virage numérique» en éducation, pression accentuée par les contraintes de la présente pandémie, dans un contexte où on invoque l’urgence de la situation pour faire fi de la réflexion critique qu’un tel virage nécessite pourtant, d’autant plus que le mode «non présentiel» imposé par la pandémie pour la fin de l’année 2019-2020 a permis de constater que les écueils appréhendés se sont avérés.

Attention: loin de nous l’intention de démoniser le numérique en enseignement. Mais voilà, son usage doit répondre à de réels besoins et se faire dans le souci d’une éducation de qualité. Nous en avons dressé les contours dans le dossier L’enseignement à distance: Enjeux pédagogiques, syndicaux et sociétaux (Comité école et société – FNEEQ, 2019). Ce dossier, adopté par les déléguées et délégués syndicaux au conseil fédéral de mai 2019, est accompagné d’une série de recommandations qui tendent toutes à défendre un encadrement conventionné de l’enseignement à distance, dans le but de préserver la qualité de l’enseignement et des conditions de travail de même que son caractère optionnel.

Bref, que ce soit en lien avec un projet d’école «pas de profs!» autant que dans d’autres dossiers où les enseignantes et enseignants sont mis de côté[10], il est vraiment temps d’exiger une fois pour toutes le respect de la profession enseignante, de notre autonomie professionnelle et de notre dignité ainsi que la reconnaissance de notre rigueur et de notre valeur essentielle.

Le comité école et société

On peut contacter le comité école et société par courriel à l’adresse: cesfneeq@csn.qc.ca


MÉDIAGRAPHIE

42 QUÉBEC. (2019). Nouvelle école d’informatique à Québec – Foire aux questions. https://www.42quebec.com/foire-aux-questions-ecole-informatique-quebec/

AGENCE FRANCE-PRESSE. (2020, 10 mars). « Plus de cours en classe, formation en ligne dans 40 universités américaines. » La Presse. https://www.lapresse.ca/covid-19/202003/10/01-5264023-plus-de-cours-en-classe-formation-en-ligne-dans-40-universites-americaines.php?fbclid=IwAR3yx4-lOX8M9jgFnoxn-MaxVoCUzMCIaBXpor3ugYrq0IJhO1GU3zVg_WA

BEAUDOIN, Claudine. (2018, 9 août). Communiqué : 225 000 $ pour deux projets de Québec numérique : Développer les compétences numériques des jeunes et des adultes. https://www.quebecnumerique.com/nouvelles/communique-225-000-deux-projets-de-quebec-numerique-developper-competences-numeriques-jeunes-adultes/

COMITÉ ÉCOLE ET SOCIÉTÉ. (2017, 12 décembre). Chronique 81 – Au menu des ÉGES – La pieuvre de l’économie du savoir. https://fneeq.qc.ca/fr/publications/chronique-81-au-menu-des-eges-la-pieuvre-de-leconomie-du-savoir/

COMITÉ ÉCOLE ET SOCIÉTÉ – FNEEQ. (2019). L’enseignement à distance : Enjeux pédagogiques, syndicaux et sociétaux. https://fneeq.qc.ca/wp-content/uploads/190424EnseignementADistance-FINAL_CES_CF3_mai-2019.pdf

COMITÉ ÉCOLE ET SOCIÉTÉ – FNEEQ. (2020). L’enseignement au temps du coronavirus – Balises pour l’automne 2020. https://fneeq.qc.ca/wp-content/uploads/2020-05-19-CES_Enseignement-au-temps-du-coronavirus.pdf

COMMISSION DES PARTENAIRES DU MARCHÉ DU TRAVAIL. (2019). Rapport annuel 2018-2019. https://cpmt.gouv.qc.ca/publications/pdf/Rapport-annuel-gestion-CPMT-2018-2019.pdf

CONSEIL CONFÉDÉRAL – CSN. (2020). Procès-verbal du conseil confédéral des 11 et 12 mars 2020. Document inédit.

CONSEIL FÉDÉRAL – FNEEQ-CSN. (2019). Recommandations adoptées. Conseil fédéral – No 3. Réunion des 1er, 2 et 3 mai 2019. https://fneeq.qc.ca/wp-content/uploads/2019-05-010203_RECOMMANDATIONS-ADOPT%c3%89ES_CF3_6-mai.pdf

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION. (2016). Le Conseil supérieur de l’éducation s’interroge sur la portée des nouvelles responsabilités confiées à la Commission des partenaires du marché du travail. Mémoire produit dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 70 portant sur l’adéquation formation-emploi. http://www1.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/Avis/50-0490.pdf

DE CELLES, Carl-Frédéric. (2019). Mot du président du CA de QN : 42 Québec. https://www.quebecnumerique.com/chroniques/42-qc-cfd/

DEGLISE, Fabien. (2020, 27 juin). « Ubisoft vit son propre #MeToo » Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/581568/violences-sexuelles-ubisoft-vit-son-propre-metoo

DELACOURT, Emmanuel. (2020, 21 février). « Le ministre Roberge souhaite que le milieu des affaires soit à la tête du réseau scolaire. » Journal Métro. https://journalmetro.com/actualites/national/2422604/education-ministre-roberge-milieu-affaires-centres-services/?fbclid=IwAR3GnZNdgBRnIRJQBYg74Y23y0oOcPMp6QKHQCFCAktT5wsawuhOyOBoH-Y

FAMIEN, Olivier. (2019, 19 avril). À l’« École 42 » de Xavier Niel : sexe, harcèlement, arnaques et comptes offshore. Une enquête de Mediapart. https://etudes.developpez.com/actu/256794/A-l-Ecole-42-de-Xavier-Niel-sexe-harcelement-arnaques-et-comptes-offshore-une-enquete-de-Mediapart/

FNEEQ-CSN. (2017, printemps). Carnets 35 – Spécial États généraux de l’enseignement supérieur. https://fneeq.qc.ca/wp-content/uploads/Carnet-35-2017-05-03-final.pdf

FNEEQ-CSN. (2020, 12 février). Le Plan d’action numérique du MEES sur une mauvaise pente. https://fneeq.qc.ca/fr/le-plan-daction-numerique-du-mees-sur-une-mauvaise-pente/

FNEEQ-CSN. (2020, 20 février). Révision du programme d’éthique et culture religieuse. Mémoire présenté par la FNEEQ-CSN au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. https://fneeq.qc.ca/wp-content/uploads/2020.02.20_M%c3%a9moire_R%c3%a9vision-programme-d%c3%a9thique-et-culture-religieuse_MEES.pdf

FNEEQ-CSN. (2020, 8 juillet). Projet 42 Québec : la FNEEQ demande un suivi scrupuleux des conditions exigées. https://www.csn.qc.ca/actualites/projet-42-quebec-la-fneeq-demande-un-suivi-scrupuleux-des-conditions-exigees/

 

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. (2020). Projet 42 Québec – Le ministre Jean Boulet annonce un investissement de 5 M$ pour soutenir une initiative innovante de formation dans le secteur des technologies de l’information. http://www.fil-information.gouv.qc.ca/Pages/Article.aspx?idArticle=2807020912

HARVEY, Léa. (2020, 2 juillet). « 42 Québec : une nouvelle formation numérique de haut niveau à Québec » Le Soleil. https://www.lesoleil.com/actualite/education/42-quebec-une-nouvelle-formation-numerique-de-haut-niveau-a-quebec-5af9d8f84f18bc240ed286c74fd2dea1

INNOVATION. (2015). Dans Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française. http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8379107

VAN RHEENEN, Erik. (2017). 16 Fun Facts About the Hitchhiker’s Guide to the Galaxy. https://www.mentalfloss.com/article/63473/16-fun-facts-about-hitchhikers-guide-galaxy

[1] Le comité école et société de la FNEEQ a produit, en mai dernier, un document sur les impacts de l’enseignement en mode non présentiel qui a eu cours dans les universités, les cégeps et plusieurs écoles secondaires et primaires lors de la fin de l’année scolaire 2019-2020, document assorti de balises pour assurer des conditions d’enseignement et d’apprentissage de qualité à la session d’automne : L’enseignement au temps du coronavirus – Balises pour l’automne 2020.

[2] Nom inspiré d’un roman de science-fiction de Douglas Adams, The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (1979), dans lequel le nombre « 42 » est la réponse donnée par un ordinateur hyper puissant à « la grande question sur la vie, l’univers et le reste ». Le président du CA de Québec numérique soutient que « la communauté numérique de Québec fera le nécessaire pour que 42 soit vraiment la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste ». (Carl-Frédéric De Celles, 2019). Adams avait pourtant révélé, en 1993, que le choix de ce nombre n’avait en fait aucune signification…

[3] 42 Québec (2019) définit ainsi cette épreuve sur son site Internet (onglet FAQ, « Qu’est-ce que la ²piscine²? ») : « La piscine est une immersion intensive en informatique. […] Pendant 28 jours consécutifs, il y aura des exercices et des projets informatiques à faire, à rendre et à évaluer. Vous en profiterez aussi pour faire connaissance avec les autres candidats à 42 Québec. Bref, l’épreuve de la piscine décidera de votre admission définitive à 42 Québec. Cette étape permet d’identifier les plus motivés et de confirmer l’aptitude des étudiants pour le développement informatique. Il est à noter que ce ne sont pas nécessairement ceux qui auront les meilleurs résultats qui seront retenus, mais bien ceux qui répondent aux critères qui sont en phase avec la philosophie et l’approche de 42. »

[4] Cet ordinateur a même droit à sa photo sur la page de l’équipe…!

[5] Pour plus d’information sur cette pieuvre et sur les ÉGES, consultez les publications suivantes du Comité école et société : le Carnet 35 – Spécial ÉGES (printemps 2018) ou la chronique Au menu des ÉGES – La pieuvre de l’économie du savoir (chronique #81, décembre 2017).

[6] Pensons notamment à la récente déferlante de dénonciations d’abus et de harcèlement sexuels chez Ubisoft (une des entreprises qui appuie officiellement 42 Québec) ainsi que dans « [p]lusieurs studios de jeux vidéo, dont […] Insomniac, Techland, Paradox Interactive ou Gato Studio [également] ciblés par ces dénonciations qui incriminent d’anciens et des employés actuels de ces compagnies. Pour Ubisoft, les abus se seraient produits dans les bureaux canadiens de la compagnie, mais également dans ceux qu’elle possède au Brésil, en Bulgarie et aux États-Unis. » (Deglise, 2020) « L’École 42 à Paris, instigatrice des projets 42, a elle-même fait les manchettes, en 2017, après que plusieurs étudiantes aient dénoncé le comportement sexiste et inapproprié de plusieurs de leurs collègues masculins. » (Harvey, 2020)

[7] En plus des 5 M$ du gouvernement via le FDRCMO, la ville de Québec fournira un financement de 3 M$, ce qui représente 68 % de financement public pour cette « école » au service de l’entreprise privée.

[8] Parallèle significatif : lors de son allocution « L’éducation et l’enseignement supérieur en tant que vecteur de développement économique » présentée à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 21 février 2020, le ministre Roberge a « […] ouvert la porte au milieu des affaires pour qu’il prenne en main les nouveaux centres de services scolaires [feu les commissions scolaires] ». (Delacour, 2020)

[9] Référence : Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécoise de la langue française.

[10] Pensons entre autres au projet de loi 40 adopté sous bâillon ou au récent projet de révision du cours Éthique et culture religieuse pour lequel les enseignantes et enseignants n’ont pas du tout été consultés (voir le mémoire de la FNEEQ à ce sujet). C’est que les profs sont instrumentalisés comme le reste…