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Chronique 41 – Automne-etudiant-mobilisation

Le mouvement étudiant québécois s’active et prépare une large mobilisation de ses membres par la coordination de ses divers regroupements. Une manifestation est fixée le 10 novembre prochain. Rappelons-nous la dernière grande mobilisation de grève, en mars 2005, qui a rassemblé 100 000 manifestants dans les rues de Montréal.

Un automne étudiant en mobilisation

La CSN et la FNEEQ appuient cette mobilisation des étudiants et étudiantes et partagent leurs revendications contre la hausse des frais de scolarité. Lors de leurs hautes instances, nos organisations syndicales se sont prononcées en vertu de leur position en faveur de la gratuité scolaire à tous les niveaux du système d’enseignement. La FNEEQ a demandé à tous ses syndicats affiliés de prendre contact avec les associations locales, autant collégiales qu’universitaires en vue de cette mobilisation. C’est pourquoi la Fédération a préparé un argumentaire contre la hausse des frais de scolarité à l’intention de ses syndicats. Cette lutte s’inscrit dans le large mouvement contre la privatisation des services publics et les politiques gouvernementales mises en œuvre dans les récents budgets.

Le mouvement étudiant a mené un bon nombre de luttes depuis les années 1970 et a fait preuve d’une grande capacité de mobilisation¹. Les grèves étudiantes de l’automne 1986, celles du printemps 1995 et de mars 2005 – la plus mémorable – montrent bien l’importance politique d’un mouvement engagé et revendicateur qui peut obtenir des résultats. Malgré leurs divergences idéologiques, les divers regroupements sont capables d’une réelle coordination dans les moments critiques, comme ceci est le cas actuellement. Les quatre grandes organisations étudiantes de l’enseignement supérieur ont mis en commun une stratégie d’information et de revendication à la fin de l’été passé. Il s’agit de :

Notre sympathie envers le mouvement étudiant a aussi une longue histoire qui s’est jadis exprimée dans le Mouvement pour le Droit à l’Éducation (1995-2000) et qui continue aujourd’hui dans l’appui aux luttes étudiantes.

Nos liens se développent au sein des nouvelles coalitions pour la défense des services publics. En tant qu’enseignantes et enseignants, nous avons une connaissance privilégiée des problématiques étudiantes: accessibilité aux études, endettement, réussite scolaire, formation de qualité³. Cette sympathie, qui s’ajoute à nos positions sur l’accessibilité à l’éducation, doit nous mener à appuyer les revendications étudiantes. Considérant les luttes à venir, il importe de nous mobiliser pour informer nos membres et participer en grand nombre aux actions qui sont annoncées.

Depuis longtemps, la FNEEQ entretient des relations suivies avec chacune des grandes organisations de l’enseignement supérieur. La grande grève étudiante de 2005 a témoigné de l’importance de la solidarité entre enseignants et étudiants; celle qui se prépare s’avère aussi déterminante pour le monde de l’éducation qui est actuellement livré à la privatisation en douceur par les actuels gouvernements du Québec et du Canada. Signalons notre participation à la coalition du monde universitaire, le 25 novembre 2010, et l’échec de la journée des partenaires universitaires de décembre dernier, organisée par le gouvernement du Québec en vue de faire accepter ses mesures affectant l’enseignement supérieur.

Dans divers pays, le mouvement étudiant se trouve mobilisé contre les politiques néolibérales qui bouleversent l’enseignement supérieur. Au Chili, les étudiants réclament une formation de qualité dans les universités publiques, alors que plusieurs établissements sont maintenant privatisés et affectés de frais de scolarité exorbitants. Des manifestations étudiantes, auxquelles les professeurs se sont joints et d’autres syndicats (200 000 personnes), ont eu lieu l’été dernier pour revendiquer une éducation supérieure publique, gratuite et de qualité. En Grande-Bretagne, les étudiants universitaires sont victimes de hausses de frais de scolarité qui ont triplé en une décennie, culminant à près de 15 000$. En Corée du Sud, le mouvement étudiant a réussi à faire abaisser les frais universitaires de 30%4. Par ailleurs, les pays scandinaves maintiennent la gratuité à l’université; en Allemagne, certains Lander viennent d’abolir les frais de scolarité universitaires. Il faut aussi mentionner les mouvements populaires de résistance auxquels participe la jeunesse dans les pays soumis à de cruelles politiques de restriction budgétaire de l’État: en Espagne, en Grèce, au Portugal et bientôt dans d’autres pays européens.

Le Canada et le Québec, qui ont élu des gouvernements néolibéraux, ne sont certes pas à l’abri d’un tel raz-de-marée conservateur qui vise la privatisation et la marchandisation de nos services publics.

L’éducation accessible pour tous, comme un droit légitime enraciné dans notre pacte social moderne, est menacée.

Un devoir de mobilisation nous interpelle en toute solidarité.

Le comité école et société
On peut rejoindre le comité école et société à l’adresse: cesfneeq@csn.qc.ca

  1. Benoît Lacoursière: Le mouvement étudiant au Québec de 1983 à 2006. Sabotart Éditions, Montréal, novembre 2007.
  2. Adresses des organisations: FEUQ: www.feuq.qc.ca; FECQ: www.fecq.org; ASSÉ: www.asse-solidarite.qc.ca; TaCEQ: www.tableetudiante.qc.ca .
  3. FEUQ: L’endettement étudiant. État des lieux, déterminants et impacts. Septembre 2011. Sur le site de l’organisation.
  4. Ultimatum, journal de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), volume 11, no 1, août 2011. Un dossier contre la hausse des frais.