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Teccart doit passer la main

Les membres du syndicat de l’Institut TECCART, hier en assemblée générale, ont conclu qu’il est devenu impossible d’en venir à une entente avec la direction actuelle de l’établissement. «Après des mises à pied sauvages et des tentatives de manipulation des enseignants et des enseignantes, les dirigeants de TECCART ont encore posé des gestes qui démontrent qu’ils n’ont aucune intention de sauver le collège technologique. Incurie administrative, absence d’éthique, je-m’en-foutisme, autant à l’endroit des élèves que des professeurs, voilà les souvenirs que l’administration de TECCART est à tisser d’une maison dont le professionnalisme était pourtant la marque de commerce», d’indiquer Pierre Patry, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec. «Les derniers événements ne font que renforcer notre conviction qu’une enquête publique administrative est incontournable» d’ajouter le président de la FNEEQ-CSN.

Au moment même où, d’un côté, les dirigeants de TECCART demandaient aux enseignants de rentrer au travail pour terminer la session contre rémunération, de l’autre, ils vidaient les coffres de l’Institut, rendant ainsi impossible tout versement salarial pour le travail fait ou requis.

«Nos membres qui avaient accepté l’idée d’une rentrée aujourd’hui, ont reçu comme un coup de massue cette information. Il y avait aussi dans l’air la possibilité d’une prise de contrôle de TECCART par l’Institut Lasalle. Les pourparlers triangulaires qui se sont déroulés toute la fin de semaine, n’ont pas permis de dégager une entente verbale, encore moins écrite. Nous avons la conviction que la direction de TECCART n’a plus qu’une chose en tête et c’est la liquidation», de déplorer Yves Tessier, président du syndicat. Les raisons de cette attitude des gestionnaires trouvent peut-être leur source ailleurs que dans les difficultés de recrutement des dernières années. C’est du moins ce que l’évaluation du banquier laisse croire.

Lors d’une rencontre avec les représentants syndicaux qui visait à relancer l’établissement, ce dernier indiquait: «L’Institut TECCART, qui est une OSBL, a été payant et a servi de vache à lait. Cela a permis aux administrateurs du Groupe TECCART de se payer du très bon temps.

«Les nombreuses propositions du syndicat pour bâtir un projet viable de relance ont constamment été repoussées par l’employeur. La FNEEQ et la CSN ont aussi multiplié les démarches auprès des intervenants politiques. À ce chapitre, il faut souligner l’étonnante passivité du ministre Reid qui n’a même pas daigné répondre aux deux appels téléphoniques de la présidente de la CSN, qui entend toujours solliciter une rencontre avec lui dans le dossier TECCART. Malgré cette situation déplorable, les syndiqués ont adopté une résolution en trois points qui comporte, entre autres, la remise des notes. «Nous ne voulons aucunement pénaliser les étudiants pour l’irresponsabilité des administrateurs. Nous ferons parvenir les travaux corrigés et les évaluations que nous sommes en mesure de produire au ministère de l’Education. Mais nous le ferons par le biais du syndicat car nous voulons éviter que d’autres sommes soient exigées des étudiants par TECCART. La réputation de TECCART a toujours et d’abord été fondé sur la qualité et le professionnalisme de son personnel enseignant. Si tout doit finir ainsi, au moins, cela, les administrateurs n’auront pas réussis à l’entacher», de conclure Yves Tessier.