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La CSN mène une campagne pour assurer le maintien et le développement des cégeps – Un enjeu régional

(Thetford Mines, le 5 octobre 2005) – La vice-présidente de la Confédération des

syndicats nationaux (CSN), Denise Boucher, invite les acteurs socio-économiques de la région de

l’Amiante à se mobiliser pour que le gouvernement du Québec assure le maintien et le développement

du cégep de Thetford. “Pour cela, a-t-elle dit en conférence de presse au collège, le ministère de

l’Education, du Loisir et du Sport (MELS) doit allouer, de façon durable, les ressources

financières aux cégeps en difficulté pour qu’ils puissent offrir une formation large et diversifiée

dans leur région.”

Accompagnée de Nicole Martel, présidente du Syndicat des employées et des employés de soutien

(FEESP-CSN), et d’Annie Rochette, présidente du Syndicat des enseignantes et des enseignants du

cégep de Thetford (FNEEQ-CSN), ainsi que du secrétaire général du Conseil central de

Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), Yves Fortin, la porte-parole de la CSN a souligné, dans un

premier temps, les efforts de recrutement que le collège a entrepris auprès d’étudiants étrangers.

Mais la situation difficile de plusieurs programmes oblige à faire plus. Denise Boucher a aussi

fait valoir “qu’en offrant une formation large et diversifiée, qu’en stabilisant les programmes et

les inscriptions, ces actions contribueront à freiner l’exode des jeunes de la région.” “La baisse

des effectifs étudiants, le sous-financement et le mode de financement des cégeps compromettent

l’accessibilité de la population aux études collégiales et l’existence de certains programmes”,

s’est inquiétée la vice-présidente de la CSN.

État de la situation

En l’an 2000, on trouvait 1023 étudiantes et étudiants inscrits au cégep de Thetford. A

l’automne 2005, le nombre total d’étudiants inscrits à un diplôme d’études collégiales (DEC) est de

817. La baisse importante du nombre d’étudiants au cours des dernières années fait en sorte que 11

programmes de formation technique offerts au cégep sont sous le seuil de viabilité (moins de 60

étudiants) et certains se retrouvent même avec moins de 45 étudiants. De plus, le programme

préuniversitaire d’arts et lettres est aussi en situation précaire. Plusieurs de ces programmes

techniques visent à former des techniciennes et des techniciens pour des emplois où il y a une

forte demande de main-d’oeuvre. Pour le ministère, un programme est sous le seuil de viabilité

lorsqu’il regroupe moins de 60 étudiantes et étudiants. Par contre, le MELS ne soutient que les

programmes ayant moins de 45 étudiants en leur versant une allocation financière. Les autres dont

le nombre d’étudiants se situe entre 45 et 60 étudiants n’en reçoivent aucune. De plus, les mesures

d’appui aux programmes ont été allouées pour une période de cinq ans et elles viennent à échéance

en 2006-2007. Pour ces programmes, le ministère a demandé aux directions des collèges concernés de

réexaminer leur décision de maintenir ces programmes. Des efforts importants ont été investis par

la direction du cégep et les personnels à des fins de promotion et de recrutement de futurs

étudiants, mais le MELS est aussi interpellé par cette situation qui n’est pas propre au cégep de

Thetford. D’autres cégeps, particulièrement ceux en régions éloignées, se trouvent dans la même

situation. Pour la CSN, “le ministère doit absolument revoir les règles de financement des

programmes sous le seuil de viabilité afin que les cégeps ayant des programmes regroupant entre 45

et 60 étudiantes et étudiants puissent bénéficier du même appui financier que celui alloué pour les

programmes de 45 étudiants et moins. Le MELS doit aussi allouer un financement durable afin

d’assurer la pérennité d’une offre de programme diversifiée dans les cégeps.” “S’ils n’ont pas

accès à une formation collégiale large et diversifiée, un plus grand nombre de jeunes seront

obligés de quitter la région pour poursuivre leur formation dans les grands centres. Ce qui

contribuera à accélérer le phénomène de leur exode”, craint la vice-présidente de la CSN.

Denise Boucher a aussi demandé au MELS d’aider concrètement le cégep de Thetford en allouant

le plus rapidement possible le financement pour l’implantation des programmes révisés de

Technologie minérale et Techniques de la plasturgie. Ces programmes sont en attente de financement.

Elle a aussi plaidé en faveur du maintien du programme d’arts et lettres. “Maintenir un programme

d’arts et lettres permet aux jeunes de développer leur talent tout en poursuivant leurs études

préuniversitaires dans la région, plutôt que de décrocher ou de s’exiler.”

Prochainement, les décideurs de la région (Chambre de commerce, CLD, MRC, députés, etc.)

recevront une lettre du Conseil central de Québec-Chaudière- Appalaches (CSN) les invitant eux

aussi à se prononcer pour le maintien et le développement du cégep et à faire leur les

revendications mises en avant par la CSN. “Le cas de Thetford n’est pas un cas d’espèce. Plusieurs

autres cégeps sont en péril. La CSN mène une campagne sur cet enjeu de société à la grandeur du

Québec parce que le maintien et le développement des cégeps est une clé pour le développement

régional et local. Le gouvernement doit s’engager une fois pour toutes à financer de façon durable

les cégeps, une institution unique qui a permis aux Québécoises et aux Québécois d’accéder à

l’enseignement supérieur”, a conclu la vice-présidente de la CSN.

La CSN a franchi le cap historique des 300 000 membres parmi ses syndicats affiliés.

Source : CSN