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Des projets-pilotes en éducation au mépris du sens commun

(Montréal, le 29 septembre 2004) – Le projet-pilote de

création d’une superstructure regroupant tous les ordres d’enseignement, de la maternelle à

l’université, dans la région de la Beauce suscite maintes interrogations. Répondant à l’invitation

du ministre Reid, certaines directions régionales du milieu de l’éducation profitent de

l’incertitude que le ministre laisse planer pour développer des projets-pilotes, et ce, avant même

que ne soient clarifiées les orientations du gouvernement et les balises devant encadrer de tels

projets. Les projets initiés le sont sans consultation large, en vase clos, à l’image de l’attitude

du ministre Reid.

Pour la CSN, le gouvernement devrait travailler à soutenir

l’éducation, à consolider et à développer le réseau de l’éducation.

La réussite des étudiantes et des étudiants est le

leitmotiv qui sous-tend la réflexion du ministre et doit colorer les suites à donner au Forum sur

l’avenir de l’enseignement collégial. Comment croire dès lors que des projets-pilotes, visant à

modifier des structures du réseau de l’éducation, développés selon le bon vouloir et l’appétence

des directions des établissements d’enseignement scolaires dans les régions viendront hausser le

taux de diplomation et éradiquer le décrochage scolaire ?

La création de ces nouvelles structures régionales viendra

démanteler tout ce qui a été construit dans le réseau de l’éducation au fil des ans. Cela mènera

inévitablement à une éducation à géométrie variable et engendrera l’iniquité entre les régions,

pénalisant ainsi les étudiantes et les étudiants et la population. En outre, le risque que

l’éducation soit subordonnée aux seules entreprises de la région est préoccupant. La mission

éducative est beaucoup plus large et vise le développement intégral des personnes. Pour la CSN,

l’offre de formation ne peut se limiter à la «fabrication» de travailleuses et de travailleurs qui

risquent d’être ghettoïsés dans la région et de se retrouver avec une formation non

transférable.

Un autre argument utilisé est celui d’un plus grand

arrimage entre les programmes d’études professionnelles (DEP), les programmes d’études collégiales

(DEC) et universitaires. Pour Ginette Guérin, présidente de la Fédération des employées et employés

de services publics (FEESP-CSN) «

il est illusoire de penser qu’une réforme de la structure

administrative entraînera une plus grande harmonisation entre les ordres d’enseignement et génèrera

des économies .»

Quant à Ronald Cameron, président de la Fédération

nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), «

fusionner intégralement toutes les activités éducatives

ayant des cultures et des missions différentes, c’est foncer tête baissée vers un échec

retentissant

Pour Denise Boucher, vice-présidente de la CSN,

«

il est inquiétant de savoir

que d’autres projets-pilotes du même acabit sont

présentement sur le bureau du ministre,

ces

projets semblent présager que nous pourrions être mis

devant un fait accompli, sans avoir notre mot à dire.

Cela est inacceptable. »

Depuis la tenue du Forum sur l’avenir de l’enseignement

collégial, l’unique réponse du ministre à toute question est «

qu’il fera connaître ses orientations à l’automne. » L’automne est arrivé et la CSN

demande au ministre Reid de faire connaître dans les plus brefs délais ses intentions et les

orientations du gouvernement. Nous demandons aussi que le ministre procède à une analyse exhaustive

des répercussions de ces projets-pilotes, en fasse connaître publiquement les résultats avant de

prendre quelque décision que ce soit.

La FNEEQ et la FEESP sont des fédérations de la Confédération des syndicats

nationaux, elles comptent plus de 50 000 membres dans le secteur de l’éducation.

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Pour renseignements :

France Désaulniers

Information-FNEEQ

514-598-2294

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