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L’UQAM préfère le béton armé et des chargées et chargés de cours précaires et éjectables

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ) dénonce que l’employeur maintient ses membres dans un état de précarité et sur un siège éjectable, une situation qui sert bien la direction. «L’UQAM verse plus de 7 millions de dollars par année pour des agents de sécurité, l’équivalent de 18% de la masse salariale des chargées et des chargés de cours, et elle injecte 10 millions de dollars de plus que l’an passé dans le béton. Les conséquences se font sentir dans les classes: moins de correcteurs, plus d’étudiantes et d’étudiants par groupe et moins de charges de cours», déplore Marie Blais, présidente du SCCUQ, en négociation pour le renouvellement de sa convention collective depuis plus d’un an.

Les personnes chargées de cours de l’UQAM sont les moins bien payées du réseau de l’Université du Québec et, pour arriver financièrement, certaines doivent aller enseigner dans plusieurs universités. «Je ne comprends pas comment ça se fait qu’il y ait une telle iniquité de traitement entre les chargés de cours des différentes universités», se questionne toutefois Francis Bouffard, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Près de 88% des membres du SCCUQ gagnent également moins que leurs collègues de l’Université de Montréal. «C’est très choquant de savoir qu’à l’UQAM une majorité de chargés de cours sont payés moins que leurs collègues qui font le même travail à quelques stations de métro de distance. Ça ne peut pas rester comme ça. Nous allons être solidaires de nos collègues pour une reconnaissance juste du travail des chargés de cours, à l’UQAM et partout ailleurs», assure Frédéric Kantorowski, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal.

L’UQAM refuse que les chargées et les chargés de cours participent à l’élaboration et à l’attribution des exigences de qualification, processus dévolus aux professeures et aux professeurs. Ces derniers peuvent toutefois donner le cours ou l’attribuer à un étudiant aux cycles supérieurs sans répondre aux mêmes exigences. Deux poids, deux mesures! «À l’UQAM, la nature profonde des exigences de qualification n’est pas de contrôler la compétence des personnes chargées de cours, mais bien leur lien d’emploi. À l’Université du Québec à Chicoutimi, les chargés de cours sont en quelque sorte libérés de cet apartheid institutionnalisé grâce à la notion de compétence sur un regroupement de cours plutôt que sur un seul. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est un progrès notable», affirme Monique Demers, vice-présidente du SCCCUQAC.

«Stabiliser l’emploi des enseignantes et des enseignants contractuels, c’est possible! À l’Université Laval, le statut de chargé d’enseignement est une réponse à ce besoin de stabilisation, bénéfique tant pour les étudiantes et les étudiants que pour les enseignantes et les enseignants. Parmi les presque deux cents chargés d’enseignement, certains peuvent même bénéficier de contrats automatiquement renouvelables pouvant s’étendre de un an à cinq ans», explique Puma Freytag, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval. Le SCCUQ propose un mécanisme de stabilisation beaucoup plus modeste, soit un minimum de trois charges de cours par année pour les gens ayant donné trois charges de cours en moyenne au cours des cinq dernières années, et reçoit malgré tout une fin de non-recevoir. L’UQAM maintient les chargées et les chargés de cours au bas de l’échelle salariale et sur un siège éjectable. Plus de la moitié des membres du SCCUQ sont en période de probation et le salaire moyen est de 20 400 dollars par année.

La majorité des chargées et des chargés de cours au Québec sont syndiqués à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et ont adopté un mode de négociation coordonnée, soit une approche basée sur la collaboration et le partage d’information. «Cela permet de faire que les gains des uns deviennent les gains des autres», souligne Sylvain Marois, vice-président du regroupement université de la FNEEQ, qui a permis financièrement la tenue de cette conférence de presse.

SOURCE: Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)

Renseignements:

Richard Bousquet, vice-président à l’information du SCCUQ
514 946-4888