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L’Université McGill est ciblée pour des conditions de travail précaires

Cette semaine, des éducateurs et des éducatrices de partout en Amérique du Nord ont attiré l’attention sur les conditions de travail des universitaires contractuels dans les collèges et les universités. Ces professionnel-les sont responsables d’une gamme de services essentiels sur leur campus; il s’agit de chargées et chargés de cours, d’auxiliaires à l’enseignement et d’autres étudiants et étudiantes diplômés employés.

Pourtant, ils font partie d’une main d’oeuvre non reconnue. La Semaine de l’équité en matière d’emploi (Campus Equity Week), qui se tient du 27 au 31 octobre, est une occasion de reconnaître les conditions de travail précaires des universitaires contractuels à l’Université McGill. Selon le président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Ronald Cameron, une décision récente de la Commission des relations du travail fait clairement la démonstration du besoin criant de renouveler le Code du travail du Québec afin qu’il reflète la réalité actuelle des travailleuses et des travailleurs atypiques et précaires. Dans un jugement daté du 24 septembre, le commissaire André Michaud a rejeté les plaintes déposées par 138 aides à l’enseignement contre l’Université McGill à la suite de leurs congédiements des emplois secondaires qu’ils occupaient au campus lors de leur grève de 10 semaines, le printemps dernier.

«Cette décision fait en sorte que des milliers de travailleuses et de travailleurs universitaires ne bénéficient pas des mêmes protections garanties à tous les autres travailleurs québécois par le Code du travail du Québec, a affirmé Ronald Cameron. La décision est contraire à l’esprit du Code, soit de protéger le droit des travailleurs qui participent à une grève légale. Pour celles et ceux qui n’ont d’autres choix que d’avoir plusieurs emplois dans les universités québécoises, ce droit est maintenant menacé.»

Les avocats de l’Association des étudiantes et des étudiants diplomé-e-s employé-e-s de McGill (AEEDEM) ont argumenté que ces congédiements allaient à l’encontre des articles 15 et 16 du Code, qui interdit aux employeurs de congédier des travailleurs pour leurs activités syndicales, y compris la grève. Toutefois, le commissaire Michaud a accepté la prétention de l’Université McGill voulant que d’autres articles du Code – des articles qui visaient la prévention de la violence sur les piquets de grève – lui aient fourni une motivation « raisonnable » de congédier ou de suspendre des grévistes de leurs autres emplois sur le campus. Ces derniers comprennent des surveillants d’examen, des chargées et chargés de cours, des assistantes et des assistants à la recherche, des travailleurs et travailleuses de bibliothèque, en informatique et même des guides.

Le président de l’AEEDEM, Richard Hink, a néanmoins observé que McGill a choisi de ne pas congédier des chargées et chargés de cours du semestre hivernal après la déclaration de la grève, le 8 avril, trois semaines avant sa fin. «McGill regrettera peut-être les actions qu’elle a exercées durant notre grève, a dit Richard Hink. Si, à l’avenir, nos membres déclarent une autre grève, l’impact sur l’université sera de loin plus sérieux, étant donné le nombre de fonctions que l’on remplit sur le campus.»

La FNEEQ croit donc que le gouvernement du Québec doit agir afin de protéger le droit de liberté d’association en raison du nombre grandissant de travailleuses et de travailleurs atypiques. « C’est le temps d’amener le Code du travail du Québec au XXIe siècle, a déclaré M. Cameron. Ces travailleurs hautement qualifiés de McGill et des autres universités québécoises ne devraient pas avoir à souffrir de discrimination parce que nos lois sont obsolètes. La loi doit viser un traitement égal pour tout le monde. »

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Renseignements:

Lyle Stewart, Service des communications de la CSN
514 796-2066